Photo des archives de Sciences Po, publiée sur son site. | Sciences Po

La Rue Saint-Guillaume a-t-elle encore gagné l’élection présidentielle ? L’accession d’Emmanuel Macron à la magistrature suprême est en tout cas saluée avec enthousiasme par Sciences Po, qui rend hommage, sur son site Internet, aux qualités de son ancien élève et s’attache à montrer le rôle qu’a pu jouer sa scolarité dans son parcours. L’institut d’études politique parisien publie en effet un long article sobrement intitulé « Emmanuel Macron, promotion 2001 » agrémenté d’une photographie de son dossier d’inscription, d’anecdotes et de citations de ses professeurs, dont voici un extrait :

« C’était le meilleur étudiant de ma conférence, affirme Ali Baddou, qui fut l’un de ses enseignants. mais je me souviens surtout qu’il adorait poser des questions, dialoguer. » Même souvenir du côté des appariteurs de Sciences Po (responsables de l’accueil des étudiants) : « Il était proche de nous et venait tout le temps pour discuter. » Son professeur l’historien François Dosse – qui l’a présenté à Paul Ricœur – souligne « sa capacité de faire la synthèse entre les différents enseignements et de les remobiliser » et « une animation constante des débats dans le groupe, d’un niveau toujours excellent ».

L’article relève néanmoins quelques imperfections de l’élève Macron : « Il arrivait durant ses études à Sciences Po que son enthousiasme et sa facilité à écrire le rendent un peu bavard. En témoignent les “trop long” qui émaillent quelques copies… » Et l’article ajoute :

« Autre (petit) défaut de l’étudiant exemplaire, “une tendance à être trop certain”, relève un de ses professeurs, “contrebalancée par un esprit très convivial”. »

Néanmoins, Sciences Po ne boude pas son plaisir, celui d’avoir repéré et formé le futur président de la République, puisque « c’est probablement l’appréciation de ce grand professeur de Sciences Po en histoire et droit des Etats qui anticipe le mieux le potentiel du jeune Macron, un “étudiant exceptionnel à tous égards” », peut-on lire.

Le but de cet article, explique l’institution de la rue Saint-Guillaume, dans le 7arrondissement de Paris, « est de valoriser un parcours d’alumni [ancien élève], surtout quand il fait partie de l’actualité ». Sciences Po a ainsi rendu hommage à Simone Veil ou Laurence Tubiana. Mais le site le fait également « pour des alumni moins célèbres qui représentent la diversité des parcours de Sciences Po », en particulier les créateurs d’entreprise.

Des « éléments qui ont contribué à forger son parcours »

Autre raison de mettre à l’honneur le président élu : il a continué après ses études à « appartenir à la vie de l’institution », argue l’institut. Emmanuel Macron y a en effet enseigné la culture générale. Et, « invité d’honneur de la cérémonie de diplômation en 2015 (…), il revient trois fois en 2016 pour le gala des étudiants, un colloque de l’Ecole des affaires internationales, un débat sur l’Europe, et… le pot de départ en retraite d’un appariteur avec qui il s’était lié d’amitié », énumère le site.

Sciences Po, enfin, explique que « dans ses biographies, son passage à Sciences Po était peu documenté, ce qui méritait que l’on se penche plus sur la question, pour montrer certains éléments qui ont contribué à forger son parcours ».

L’article précise qu’Emmanuel Macron a étalé sa scolarité de troisième – et alors dernière – année afin de « pouvoir mener à bien, en parallèle, ses études de philosophie à l’université de Nanterre, où il obtient une maîtrise puis un DEA » (diplôme d’études approfondies, devenu master). Le président de l’université Paris-X-Nanterre, Jean-François Balaudé a d’ailleurs félicité son ancien étudiant dans un tweet :

De fait, Sciences Po n’est plus la seule école spécialisée dans les candidats à la magistrature suprême puisque l’université Paris-X-Nanterre peut se targuer d’avoir formé deux des trois derniers présidents de la République. Avant Emmanuel Macron, le futur avocat et chef de l’Etat Nicolas Sarkozy y avait fait ses études :

Emmanuel Macron est également ancien élève de l’Ecole nationale d’administration (promotion 2004, Léopold Sédar Senghor). Mais l’ENA n’a pas réagi officiellement à son élection.

En revanche, on sait désormais qu’il a également joué dans l’équipe de football loisirs de l’ENA, entre 2004 et 2007, comme le révèle Orange Sports : « Tous les samedis matins, dans un stade du 15e arrondissement de Paris, le chef d’Etat foulait la pelouse au poste d’arrière gauche ». La ligue francilienne de la Fédération française de football (FFF) a en effet publié, vendredi 5 mai, la carte sportive du joueur Macron :