« Je ne veux pas affaiblir le PS, je veux le remplacer », a déclaré jeudi 11 mai à Marseille le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, venu officialiser sa candidature aux législatives dans une circonscription tenue par le socialiste Patrick Mennucci. « Nous allons tourner la page des gens qui nous ont trahis pendant cinq ans. »

Après une présidentielle qui laisse, selon lui, un goût « d’inachevé » aux Français, « il y a une place pour une nouvelle majorité politique », a déclaré M. Mélenchon lors d’une conférence de presse. « Une cohabitation est en gestation en France, soit avec les Républicains soit avec nous », a-t-il ajouté.

« Marseille est un concentré de la France », s’y présenter « est un choix politique, social », a poursuivi le leader de La France insoumise. « Il est temps de tourner la page de l’ancien monde politique, dont l’échec hurle à chaque coin de rue dans cette circonscription. »

Arrivé en tête au premier tour de la présidentielle

M. Mélenchon, qui était allé affronter en 2012 Marine Le Pen dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a choisi cette fois une ville qui l’a plébiscité à la présidentielle : bousculant le microcosme politique marseillais, aujourd’hui dominé par la droite, M. Mélenchon était arrivé en tête au premier tour, avec 24,82 % des voix, devant Marine Le Pen (23,66 %).

Face à lui, M. Mélenchon n’aura pas de candidat PCF : son retrait a été présenté par les communistes comme une « preuve de [leur] volonté de rassemblement ». Il a choisi comme suppléante une écologiste (EELV), Sophie Camard.

Son élection dans ces arrondissements populaires du centre marquerait l’élimination de l’une des figures du PS local, le candidat sortant Patrick Mennucci. Son ancien camarade de parti lui a promis un « affrontement complet ». « Il faudra qu’il nous explique ce qu’il connaît du centre-ville de Marseille, à part le Vieux-Port un jour de soleil », a-t-il ironisé.

L’élu socialiste reproche également à M. Mélenchon d’avoir choisi d’affronter le PS plutôt que l’extrême droite. Elle aussi candidate dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, la responsable départementale d’En marche ! Corinne Versini a moqué un « touriste politique » qui « a choisi la sécurité ».