Le suspense touche à sa fin. Jeudi 11 mai, en milieu de journée, une première liste comportant les noms de 450 des 577 candidats investis pour les élections législatives par La République en marche (LRM) – le mouvement du président élu Emmanuel Macron – doit être dévoilée.

L’ensemble des postulants devaient être annoncés jeudi ; mais, mercredi soir, Jean-Paul Delevoye, qui préside la commission nationale d’investiture de LRM, a finalement déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il ne donnerait que les « noms dont on est certain ». Les travaux de sélection des candidats se poursuivront « jeudi et vendredi », a-t-il ajouté.

Ce contretemps pourrait être en partie dû à l’afflux de demandes observé depuis la victoire de M. Macron, le 7 mai. La date limite de dépôt des candidatures aux législatives est fixée au 19 mai.

Personnalités de la société civile

Cette liste incomplète est le résultat de plusieurs semaines de tractations et de sélection. Depuis janvier, plus de 15 000 personnes ont fait acte de candidature selon un procédé inédit pour de telles élections. Les personnes qui souhaitaient se manifester devaient déposer leur dossier sur le site Internet d’En marche ! ; il devait comporter un CV et une lettre de motivation.

« Si vous souhaitez soutenir le projet présidentiel, vous vous inscrivez au mouvement En marche !, sur le site En marche !, vous allez à la préfecture sous l’étiquette En marche ! », avait rappelé le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand, au lendemain de la victoire de M. Macron. Député socialiste du Finistère de la présente législature, il est lui-même candidat à sa réélection, désormais sous l’étiquette LRM.

Un certain nombre de critères ont été imposés par le fondateur du mouvement. M. Macron a souhaité que les candidats incarnent le renouvellement et la parité, d’où un recours à des personnalités de la société civile.

Au nom de la moralisation de la vie publique, une des priorités du nouveau président de la République, un extrait du casier judiciaire des postulants était exigé.

Quatorze candidats déjà connus

Concernant l’origine politique des personnes retenues, M. Macron a précisé qu’il ne demanderait à personne « de déchirer sa carte ».

Mais celles qui seront investies devront se rattacher administrativement à LRM et non plus à une autre formation comme le PS ou Les Républicains. Ainsi, les financements publics alloués aux partis en fonction de leur performance seront bien dirigés vers LRM.

Les candidats qui seront élus en juin seront par ailleurs tenus de participer à la majorité présidentielle en siégeant à l’Assemblée nationale au sein du groupe que LRM y constituera. Seuls les députés MoDem pourront avoir un groupe parlementaire à part mais ils prendront part à la majorité.

Une poignée de candidats investis est déjà connue. Leurs noms avaient été dévoilés le 6 avril. Parmi les quatorze personnes concernées, on compte un sociologue, une directrice adjointe d’un centre hospitalier à Toulouse, un agriculteur de la Creuse, une avocate de la région Ile-de-France, une directrice des ressources humaines ou bien encore un ancien patron du RAID – l’unité d’intervention de la police nationale –, Jean-Michel Fauvergue.

L’ancien premier ministre Manuel Valls, le député (LR) de l’Eure Bruno Le Maire – selon M. Delevoye, tout deux « ne remplissaient pas les critères » – et d’autres personnalités de droite ou de gauche jusque-là élues sous l’étiquette de leur parti ont fait acte de candidature. C’est le cas du maire de Melun, Louis Vogel, qui, mercredi, a démissionné de LR et s’est porté candidat à l’investiture de LRM dans la 1re circonscription de Seine-et-Marne.