Invoquant un risque d’attentats « terroristes », les autorités américaines ont annoncé, le 21 mars, l’interdiction en cabine des ordinateurs portables et autres tablettes sur les vols de neuf compagnies aériennes en provenance de huit pays du Moyen-Orient vers les Etats-Unis. | ANWAR AMRO / AFP

La Commission européenne a annoncé vendredi 12 mai qu’un « entretien téléphonique » aurait lieu dans la journée entre des hauts responsables européens et américains, après que Bruxelles a réclamé des informations sur une éventuelle interdiction par les Etats-Unis des ordinateurs en cabine à bord des avions en provenance d’Europe.

« Il y a un entretien téléphonique programmé plus tard aujourd’hui (vendredi) avec le secrétaire américain à la sécurité intérieure, John Kelly, et certains ministres » de pays européens, auquel participeront deux commissaires européens, a déclaré devant la presse une porte-parole de la Commission, Anna-Kaisa Itkonen.

Ce rendez-vous fait suite à la demande par l’exécutif européen d’une « tenue rapide de rencontres » avec les autorités américaines, « tant au niveau technique que politique », afin de voir plus clair dans les intentions de ces dernières.

Un porte-parole ministériel américain avait dit mardi que les autorités américaines envisageaient d’interdire les ordinateurs en cabine à bord des avions en provenance d’Europe, étendant ainsi une mesure en vigueur sur les vols arrivant de plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique.

Les commissaires européens Dimitris Avramopoulos et Violeta Bulc, chargés respectivement des affaires intérieures et des transports, avaient aussitôt adressé une lettre à leurs homologues américains pour demander des précisions.

« Notre intérêt est de rester informés de manière à ce que nous puissions partager l’information avec nos Etats membres » sur une mesure qui « pourrait toucher les voyageurs européens », a expliqué Mme Itkonen. « S’il y a une menace sérieuse quelque part sur la sécurité, cela affecte l’UE, nous voulons être informés », a-t-elle ajouté.

Extension d’une mesure en vigueur

L’interdiction des ordinateurs en cabine à bord des avions en provenance d’Europe serait une extension d’une mesure en vigueur sur les vols arrivant de plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique.

Le porte-parole ministériel américain avait précisé mardi que les compagnies aériennes assurant des liaisons entre l’Europe et les Etats-Unis avaient été prévenues qu’une telle mesure était susceptible d’être mise en place.

En mars, Washington a interdit aux passagers voyageant à bord de vols directs vers les Etats-Unis au départ de dix aéroports dans huit pays de transporter en cabine des ordinateurs portables, des tablettes et autres appareils électroniques plus grands qu’un téléphone.

Les pays concernés sont la Turquie, l’Egypte, le Koweït, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Maroc, le Qatar et la Jordanie. Le Royaume-Uni a immédiatement emboîté le pas aux Etats-Unis pour les vols provenant de six pays : Turquie, Liban, Jordanie, Egypte, Tunisie et Arabie saoudite.

Cette décision, qui oblige les passagers à laisser ces appareils électroniques dans leurs bagages en soute, a été prise après que plusieurs responsables de la lutte antiterroriste ont évoqué des projets de groupes djihadistes de confectionner des bombes ayant l’apparence de batteries d’appareils électroniques.