La cyberattaque « d’un niveau sans précédent », selon Europol, qui a visé vendredi des dizaines de milliers d’ordinateurs, dans au moins 70 pays, n’a pas épargné la France. Renault a annoncé samedi 13 mai faire partie des entreprises infectées par un logiciel malveillant bloquant leur utilisation. Et dès vendredi soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête vpour « accès et maintien frauduleux dans des systèmes de traitement automatisé de données », « entraves au fonctionnement » de ces systèmes, et « extorsions et tentatives d’extorsions ».

Première institution française à reconnaître avoir été touchée, le constructeur français a précisé que des sites de production en France étaient à l’arrêt à la suite de cette attaque, une « mesure de protection pour éviter la propagation du virus ». Par ailleurs, dans leur filiale en Slovénie, Revoz, les ordinateurs de l’usine de Novo Mesto ont été touchés, entraînant un arrêt de production.

Selon Europol, cette attaque « est d’un niveau sans précédent et exigera une investigation internationale complexe pour identifier les coupables ». Dans un communiqué, l’Office européen des polices précise collaborer « avec les unités de cybercriminalité des pays affectés et les partenaires industriels majeurs pour atténuer la menace et assister les victimes ».

Un « rançongiciel » qui prend les fichiers en otage

Cette attaque a touché des dizaines d’entreprises et d’organisations à travers le monde, dont les hôpitaux britanniques (NHS), qui ont été largement déstabilisés vendredi après-midi. Selon le NHS, qui a ouvert une enquête, l’attaquant a utilisé WannaCry, un virus de type ransomware (« rançongiciel ») qui se diffuse par le biais des courriels et qui prend en otage les usagers des ordinateurs en bloquant l’accès à leurs fichiers. Outre NHS et Renault, la Deutsch Bahn (l’équivalent de la SNCF en Allemagne), le géant de la livraison américain, Fedex, ou encore la Banque centrale russe ont également été touchés par cette attaque, qualifiée d’« internationale » par la première ministre britannique, Theresa May.

Les autorités américaines et britanniques ont conseillé aux particuliers, entreprises et organisations touchés de ne pas payer les pirates informatiques qui exigent un paiement pour débloquer les ordinateurs infectés. Réunis à Bari, en Italie, les ministres des finances des pays membres du G7 se sont engagés samedi à mener une lutte commune contre la menace croissante des cyberattaques internationales. Dans un communiqué, consulté par Reuters et devant être approuvé par les ministres et les banquiers centraux samedi, le groupe reconnaît que « les cyberincidents représentent une menace croissante pour nos économies » et qu’« une politique de réponses appropriées pour l’ensemble de l’économie est nécessaire ».