Alors que le régime de Pyongyang se targue d’avoir testé un nouveau missile dimanche 14 mai, les Etats-Unis réclament une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU).

Ce tir a permis de lancer « un nouveau modèle de missile balistique stratégique de moyenne à longue distance, le Hwasong-12 », a affirmé lundi KCNA, l’agence de presse étatique nord-coréenne, en précisant que Kim Jong-un, le leader du régime, avait « personnellement supervisé ce test ».

Ce tir avait pour but d’examiner « les caractéristiques » d’un nouveau type de missile, « capable de transporter une grande et puissante tête nucléaire », a précisé KCNA, selon qui le projectile aurait suivi sa trajectoire prévue, pour atteindre une altitude de 2 111 km, avant de retomber à 787 km, « précisément à l’endroit prévu ».

Une réunion d’urgence

Le Japon et les Etats-Unis ont demandé dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, et celle-ci pourrait avoir lieu mardi après-midi à New York, selon la représentation de l’Uruguay aux Nations unies, qui préside le Conseil en mai.

« Il n’y a aucune excuse qui justifie les agissements de la Corée du Nord », a tonné dimanche soir sur Twitter l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley : « [Le missile] est [tombé] près de la Russie. La Chine ne peut pas compter sur un dialogue. La menace est réelle. » Interrogée par la télévision ABC, Nikki Haley a également promis que les Etats-Unis allaient « continuer à serrer la vis » contre Pyongyang, évoquant d’éventuelles nouvelles « sanctions ».

L’allié principal de Pyongyang, Pékin, sur qui Washington ne cesse de faire pression, a appelé « toutes les parties en présence [à] faire preuve de retenue et [à] s’abstenir d’accroître la tension dans la région ».

Du côté de Moscou, le ministère de la défense a souligné que ce missile, qui s’est abattu à 500 kilomètres de la Russie, en mer du Japon, n’avait représenté « aucun danger » pour le pays. Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont cependant évoqué ce dossier nord-coréen dimanche à Pékin, et « les deux parties ont exprimé leur préoccupation devant l’escalade des tensions », a rapporté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Des relations tumultueuses avec les Etats-Unis

La batterie de sanctions internationales prises depuis une décennie n’a jamais entamé la détermination de la Corée du Nord à se doter de missiles balistiques susceptibles de porter le feu nucléaire sur le sol américain. Ces dernières semaines ont donné lieu à une surenchère verbale avec le président américain Donald Trump, qui s’est dit prêt à régler seul, au besoin par la force, le problème nord-coréen.

Le milliardaire a ensuite mis de l’eau dans son vin, en déclarant même qu’il serait « honoré » de rencontrer le dirigeant Kim Jong-un. Pyongyang a d’ailleurs évoqué samedi une possible ouverture. La diplomate responsable de l’Amérique du Nord au sein du ministère des affaires étrangères nord-coréennes, Choe Son-hui, a ainsi déclaré à Pékin que son pays pourrait « avoir un dialogue, si les conditions s’y prêtent », avec Washington.

« Effectuer un tir de missile n’est pas une manière de s’asseoir avec le président » Trump, a cependant rétorqué dimanche Mme Haley.