Les Monégasques célèbrent leur victoire (4-0) contre Lille, dimanche 14 mai. | YANN COATSALIOU / AFP

Le champagne n’a finalement pas coulé à flots au Stade Louis-II. En dépit de leur triomphe (4-0) contre Lille, dimanche 14 mai, les joueurs de l’AS Monaco devront encore attendre avant de monter sur l’estrade pour soulever le trophée Hexagoal, qui récompense le vainqueur de la Ligue 1. Le large succès (5-0) du Paris-Saint-Germain à Saint-Etienne, lors de la 37e et avant-dernière journée, a retardé le sacre officiel du club du Rocher.

Comble de l’absurdité, les protégés de l’entraîneur Leonardo Jardim sont pourtant assurés de glaner in fine leur huitième titre de champion de France. Comment pourrait-il en être autrement dans la mesure où la formation de la principauté – qui doit disputer une rencontre de plus que le PSG – dispose de trois points d’avance et d’une différence de buts très confortable (+17) sur son dauphin de la capitale ? Le couronnement de l’ASM pourrait avoir lieu, mercredi 17 mai, sur sa pelouse, lors du match en retard programmé face aux Verts. « Maintenant, il y a besoin d’un point, a martelé Leonardo Jardim. Je demande un dernier effort de travail et de concentration pour mercredi. Le PSG a mis cinq buts et ne lâche pas. Moi, je respecte le foot. Je ne suis pas ici pour rigoler. »

Tout en contenant leur joie, les joueurs du Rocher ont longuement applaudi leurs supporteurs dans une ambiance de kermesse. « Cela fait dix-sept ans qu’on attend ça », s’est égosillé le speaker de Louis-II alors que le club n’a plus remporté le championnat depuis la saison 1999-2000. Dans leur loge, le Prince Albert II et le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, propriétaire de l’ASM depuis 2011, n’ont pas fanfaronné. Signe que la prudence est de mise, les hommes de Leonardo Jardim ont fait profil bas en zone mixte, l’espace dévolu aux échanges entre les joueurs et les médias.

Les félicitations d’Emery

« On n’a pas fait la fête sur le terrain. Il n’y a pas eu de cris de guerre dans le vestiaire, a insisté l’attaquant Valère Germain, en fronçant les sourcils. On n’est pas encore champions même s’il faudrait un concours de circonstances pour qu’on ne le soit pas. » « Mathématiquement, on ne peut pas célébrer le titre officiellement, a ajouté, goguenard, le prodige Kylian Mbappe. Mais bon, à moins d’un incroyable tremblement de terre… »

Les joueurs de l’ASM avaient d’autant plus de mal à garder leur sérieux que l’entraîneur du PSG, Unai Emery, venait de les féliciter à distance. « Monaco a fait une bonne saison et, même si ce n’est mathématiquement pas fait, devrait être champion », a froidement déclaré, depuis Saint-Etienne, le technicien espagnol. « Personnellement, je pense que c’est quasiment fait. Pour moi, on est champions, s’est risqué le milieu monégasque Tiémoué Bakayoko. Il y a très peu de chance qu’on laisse passer le titre. Il y a très peu de chance que Paris mette je ne sais pas combien de buts. Pour moi, c’est fait. »

Si d’aventure l’ASM décrochait le titre dès mercredi, une « grande fête » serait organisée à Louis-II, selon le club. « Cela fait dix mois qu’on y travaille, confiait, après la démonstration face à Lille, le milieu portugais Bernardo Silva. On peut encore attendre deux-trois jours. » Pour enfin sabrer le champagne.