Nicolas Dupont-Aignan dans son bureau de vote, à Yerres, lors du second tour de l’élection présidentielle, le 7 mai. | Agnès Dherbeys / MYOP pour "Le Monde"

Le Front national (FN) a investi pour les législatives un candidat face à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), actuel député de la 8e circonscription de l’Essonne et candidat à sa réélection.

« Il ne s’agit pas d’être contre Nicolas Dupont-Aignan, mais d’être présent dans la totalité des 577 circonscriptions », a justifié Nicolas Bay, directeur de la campagne des législatives, lors d’une conférence de presse, lundi 15 mai, au siège du parti d’extrême droite, à Nanterre.

Debout la France (DLF) et le FN avaient scellé une « alliance patriote et républicaine » entre les deux tours de la présidentielle. En cas de victoire de Mme Le Pen, M. Dupont-Aignan aurait été nommé premier ministre. Ils avaient, dans les grandes lignes, acté un accord futur pour les législatives, qui prévoyait 50 candidats DLF soutenus par le FN et 50 candidats FN soutenus par DLF.

« L’idée, c’est de construire une majorité présidentielle et il faut être capable de faire de la place à tous les patriotes souhaitant nous rejoindre dans ce combat pour constituer précisément cette majorité », avait commenté Mme Le Pen au début de mai.

L’hypothèse d’un groupe commun à l’Assemblée

Les responsables locaux du FN avaient ensuite été sollicités pour retirer l’investiture d’une cinquantaine de leurs candidats, afin qu’ils laissent la place à des candidats du parti de M. Dupont-Aignan, fracturé depuis cet accord avec Mme Le Pen. Mais le Front national a annoncé à ses cadres samedi, dans un mail interne, qu’il investirait à nouveau tous ses candidats aux législatives dont la candidature avait été « suspendue ».

Cela « n’empêchera pas un rassemblement au second tour pour faire gagner les patriotes et battre autant que possible l’hypothétique future majorité de M. Macron » a voulu appuyer Nicolas Bay, jugeant aussi qu’un éventuel groupe commun à l’Assemblée nationale « peut faire partie des hypothèses ».

Nicolas Dupont-Aignan a de son côté confirmé lundi matin que son mouvement présenterait des candidats « partout en France » et que l’accord initial n’était « plus le cas ». « Le Front national ne peut pas avoir le monopole de l’opposition », a-t-il ajouté.

Avenir du Front national : « De grandes interrogations pour la suite »
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