Parfois, quand on regarde l’arrivée des stars sur le tapis rouge de Cannes, on peut avoir une impression de déjà-vu. Certains réalisateurs ou acteurs reviennent d’année en année. En 2017, on a assisté au retour de Michael Haneke (deux Palmes d’or, un prix de la mise en scène et un Grand Prix). L’édition précédente avait couronné une deuxième fois Ken Loach (deux Palmes d’or et trois Prix du jury). Pourtant, la part des cinéastes choisis pour la première fois en Sélection officielle n’est pas négligeable. Alors pourquoi une telle impression ?

Dans les sélections des dix dernières années, les nouveaux entrants ont représenté en moyenne près d’un tiers des candidats à la Palme d’or. Face à eux, on trouve des réalisateurs choisis régulièrement, dont certains dépassent les quatre sélections et peuvent être considérés comme des vétérans. Leur part est assez importante : ils sont quatre en moyenne par sélection depuis 2007.

Cet effet de récurrence est renforcé par les compétitions parallèles, qui permettent à des réalisateurs de revenir plus souvent. Les acteurs, qui peuvent apparaître dans plusieurs films, d’année en année, accentuent aussi cet effet de diplopie, la sensation de voir double.