Mme Frederique vidal, à Nice, en decembre 2015 | Nicolas Gavet / Panoramic

C’est une première : une présidente d’université, Frédérique Vidal, a été nommée à la tête du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Professeure en sciences de la vie, elle fait partie des personnalités issues de la société civile qui entrent dans ce gouvernement. A la tête de l’université de Nice-Sophia-Antipolis depuis 2012, cette universitaire « pur jus » a auparavant dirigé la faculté des sciences de l’établissement niçois.

Jusqu’ici, le portefeuille de l’enseignement supérieur et de la recherche faisait l’objet d’un secrétariat d’Etat rattaché au ministère de l’Education nationale. Un « ministère de plein exercice » sur l’enseignement supérieur, la recherche mais aussi l’innovation, constitue « un excellent signal adressé à la communauté universitaire », a réagi par communiqué la conférence des présidents d’université, qui a salué cette nouvelle ministre issue de ses rangs.

Native de Monaco, cette généticienne de la reproduction a effectué la quasi-totalité de son cursus dans l’université niçoise (maîtrise de biochimie, doctorat en sciences de la vie), ainsi qu’un DEA à l’Institut Pasteur, dans le domaine de la virologie moléculaire.

La sensible question de la sélection

Elle débute sa carrière d’enseignant-chercheur en 1995 à l’université de Nice, comme maître de conférences, avant de gravir les différents échelons et d’occuper plusieurs responsabilités dans le monde universitaire. Directrice adjointe du magistère de pharmacologie, elle devient professeur des universités en 2004. Elle occupe ensuite la direction du département Sciences de la vie, jusqu’en 2008, puis celle de la faculté ses sciences. Ses activités de recherche portent sur la génétique moléculaire, avec la mise en place de modèles cellulaires et animaux.

La nouvelle ministre est attendue de pied ferme par la communauté universitaire : alors que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter, la pratique du tirage au sort à l’entrée des licences saturées fait déjà l’objet d’une vive polémique. Ce qui ne manquera pas de mettre sur la table la très sensible question de la sélection à l’université.

L’emploi sera un autre sujet délicat à l’agenda de la ministre. Ces dernières années ont en effet été marquées par l’augmentation des postes précaires dans les organismes de recherche et à l’université et la diminution des postes permanents.