Marielle de Sarnez, députée européenne depuis 1999, a été nommée ministre des affaires européennes. Marielle de Sarnez, 66 ans, a fait ses premières armes en politique pendant la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing, en 1974. C’est la confidente, l’organisatrice, la femme de confiance, l’inspiratrice, la cheffe de meute de François Bayrou. Son âme damnée, diront ses adversaires, qui se comptent nombreux. Entre les deux, près de trente-cinq ans de compagnonnage.

Marielle de Sarnez, c’est aussi une redoutable négociatrice. Cela s’est vu encore lorsque, après la présentation de la première liste de candidats aux élections législatives d’En marche !, le président du MoDem s’insurge et refuse de donner son assentiment. Une décision prise en commun.

La députée européenne, à qui avait été donnée l’investiture dans la 11circonscription de Paris, retire d’ailleurs son nom de la liste pour appuyer son désaccord. Les négociations reprennent, elle est en première ligne, ne lâche rien. « J’ai eu à siéger avec elle et avec Bayrou. J’ai dit à Emmanuel Macron “plus jamais ça” », lâche, à bout de nerfs, un responsable d’En marche !.

« Grande prêtresse »

Brice Hortefeux, le bras droit de Nicolas Sarkozy, qui a eu à la pratiquer en 1992 lorsqu’elle était une des chevilles ouvrières des « états généraux de l’opposition », disait à propos du couple Bayrou-de Sarnez et de l’UDF d’alors que c’était « une secte avec un gourou et une grande prêtresse ».

Malgré tous les travers qui lui sont attribués, Marielle de Sarnez, c’est aussi une intelligence vive, une agilité d’esprit et une capacité méthodique à analyser les situations, nourries par de fortes convictions européennes. Au ministère des affaires européennes, elle se retrouve sur son terrain de prédilection et ne redoute certainement pas les longues heures de négociation qui vont avec le poste.