Muriel Pénicaud, Business France, le 21 février. | ERIC PIERMONT / AFP

La nouvelle ministre du travail peut se prévaloir de ne pas débarquer en terre inconnue. Muriel Pénicaud, 62 ans, a, en effet, passé une partie de sa vie professionnelle dans les services coiffés par ce ministère – à l’échelon régional durant les années 1980 puis auprès de Martine Aubry, quand celle-ci occupait ce maroquin ministériel, sous les gouvernements Cresson et Bérégovoy (1991-1993).

Elle a ensuite bifurqué vers le privé, en 2002, en devenant notamment directrice générale adjointe de Dassault Systèmes où on l’a chargée de l’organisation, des ressources humaines et du développement durable. Six ans plus tard, Danone l’a enrôlée au poste de directrice générale des ressources humaines (DRH) – un groupe où elle avait déjà travaillé durant les années 1990 en exerçant diverses fonctions de direction mondiale. Elle y a passé cinq années, au cours desquelles le gouvernement Fillon l’a sollicitée pour rendre un rapport sur « Bien-être et efficacité au travail » ; corédigé avec Henri Lachmann (Schneider Electric) et Christian Larose (CGT), ce document formule une dizaine de propositions pour améliorer la santé psychologique au travail.

Propulsée à la tête de Business France en 2015, sa mission a consisté à vanter les mérites de l’économie française et des entreprises tricolores à l’étranger. Elle en était aussi directrice générale quand cette institution a organisé, dans des délais très courts, une fête pour célébrer la French Tech à Las Vegas, à la demande d’Emmanuel Macron, en janvier 2016. Un événement qui fit scandale, par la suite, à cause, entre autres, de son coût considéré comme exorbitant.

Réagissant à sa nomination, Laurence Parisot, ancienne patronne du Medef, a déclaré sur le réseau social Twitter : « Votre nomination est une excellente nouvelle pour le dialogue social ! Bravo et tous mes vœux de réussite ! »

Début 2014, elle avait confié au quotidien Les Echos sa vision du management : « Le fil rouge d’une gouvernance en phase avec son temps, c’est le pari d’une convergence entre les performances économique, sociale et sociétale. » Reste maintenant à savoir si elle saura trouver les bons mots – notamment vis-à-vis des syndicats – pour faire passer par ordonnances, et sans trop de heurts, la réforme du code du travail. Le défi est immense.