Un élève en jupe devant le lycée Clemenceau de Nantes, lors de l’opération « Ce que soulève la jupe », le 16 mai 2014. | JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

En kilt, en cuir, à volants, longue ou mini : garçons et filles sont invités à aller au lycée en jupe vendredi 19 mai. Cette nouvelle « journée de la Jupe », la troisième, est pour la première fois organisée au niveau national, et à l’appel de quatre organisations : SGL, UNL, UNL-SD et FIDL. « C’est une opportunité pour aborder le thème de l’égalité hommes-femmes, qui est primordiale mais dont on ne parle pas beaucoup au lycée », explique Coline Mayaudon, déléguée à la communication du Syndicat général des lycéens (SGL).

Une initiative qui doit permettre de « déclencher des débats, des discussions, autour de l’inégalité de salaires [entre hommes et femmes] par exemple, ou même du sexisme que l’on vit au quotidien », dit-elle. Et l’occasion, espère-t-elle, d’aborder « l’ouverture des filières », notamment scientifiques et techniques, « parce qu’on se rend bien compte que les filles n’y vont jamais ».

Des incidents lors de la précédente édition

En 2014, à Nantes, une action similaire avait été menée dans plusieurs établissements, avec le soutien du rectorat. Mais en pleine polémique autour de la théorie du genre, des incidents avaient éclaté entre lycéens et militants de La Manif pour tous, mouvement qui s’était mobilisé contre la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe. « A cause des incidents, on était passés à côté du message principal, qui est la lutte contre le sexisme, donc nous voulions relancer l’initiative », explique Coline Mayaudon.

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Pour vaincre la réticence des chefs d’établissement, qui redoutent une « journée carnaval », les syndicats lycéens ont renforcé l’organisation. Un site Internet a été créé, sur lequel les élus lycéens peuvent télécharger un kit pour les aider à préparer cette journée. Pour les soutiens au mouvement qui ne voudraient pas arborer une jupe, des autocollants « Journée de la Jupe » sont envoyés sur demande. Mercredi matin, une cinquantaine d’établissements en avaient commandé, et l’événement Facebook rassemblait 300 participants. La rectrice de l’académie de Dijon, Frédérique Alexandre-Bailly, a apporté son soutien à l’événement, incitant dans un courrier les chefs d’établissement à accompagner les élèves dans leur démarche.

Des uniformes « neutres » au Royaume-Uni

Tandis que se prépare cette « journée de la Jupe », outre-Manche, la très huppée Highgate School de Londres envisage de réformer sa politique en matière d’uniformes : ils resteraient obligatoires, mais les garçons seraient autorisés à porter des jupes, au même titre que les filles, qui peuvent d’ores et déjà opter pour des pantalons, dit un article de la BBC. Les tenues ne seraient plus appelées « uniforme fille » et « uniforme garçon » mais « uniforme 1 » et « uniforme 2 ». Toujours au Royaume-Uni, le Brighton College a sauté le pas au début de 2016, en proposant des uniformes « neutres » à ses élèves.