Les négociations du Brexit ne commenceront pas « avant la mi-juin », estime le négociateur en chef de l’Union européenne, Michel Barnier, selon un document de la Commission européenne consulté jeudi 18 mai par l’AFP.

Les Européens doivent finaliser le 22 mai leurs préparatifs des négociations avec Londres, mais « compte tenu de la convocation, ce 8 juin, d’élections législatives au Royaume-Uni, elles ne seront pas de fait engagées avant la mi-juin », selon ce procès-verbal d’une réunion de l’exécutif européen tenue au début de mai.

Michel Barnier, qui négociera au nom des Vingt-Sept, espère « que le climat de politique intérieure au Royaume-Uni sera plus propice à un accord » après ce rendez-vous électoral, selon le document, suggérant que la période préelectorale durcit la position britannique face à Bruxelles.

Des discussions budgétaires difficiles

Anticipant les négociations, M. Barnier considère que la question des engagements financiers pris par le Royaume-Uni au sein de l’Union européenne sera l’un des points les plus chauds des discussions sur le Brexit.

« Or, si aucun accord n’est trouvé sur ce point, [Michel Barnier] estime que le risque d’une absence d’accord sur le retrait ordonné du Royaume-Uni deviendrait réel, puisque aucun des vingt-sept Etats membres ne veut contribuer davantage au cadre financier pluriannuel actuel (le budget général maximal de l’UE) ni recevoir moins en projets financés par ce cadre », est-il écrit dans le procès-verbal.

Un accord sur une « méthodologie claire » pour calculer ce montant — évalué à ce stade côté européen à environ 60 millliards d’euros — devra être trouvé lors de la première phase de négociations. Celle-ci devra aussi permettre d’avoir un accord sur deux autres sujets : le sort après le Brexit des expatriés européens au Royaume-Uni et la question de la frontière irlandaise.

Un calendrier en deux ans

Il faudra impérativement un accord sur ces trois points, selon Bruxelles, pour pouvoir entamer la « seconde étape » des négociations. Celle-ci porterait sur « le cadre des relations futures entre l’Union et le Royaume-Uni », pour esquisser notamment l’accord de libre-échange post-Brexit, et mettre en place des « dispositions transitoires ».

M. Barnier a détaillé lors de cette réunion son calendrier prévisionnel : un accord sur la première phase « entre octobre et décembre 2017 », puis un lancement de la « seconde étape » entre « décembre 2017 et le printemps 2018 », puis une « finalisation » de l’accord de retrait « vers octobre 2018 ».

Il resterait ainsi six mois, jusqu’en mars 2019, « pour achever le processus de ratification » de l’accord de divorce.

Le négociateur européen propose des tractations structurées « autour d’un cycle de quatre semaines » : une semaine de préparation des travaux à vingt-sept, une deuxième pour échanger des documents avec le Royaume-Uni, une troisième pour négocier, et une dernière semaine « pour rendre compte des résultats aux vingt-sept Etats membres et au Parlement européen ».