Le ministre des affaires étrangères turc a souhaité jeudi 18 mai dans une interview à la chaîne privée NTV que l’envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale en Syrie et en Irak, Brett McGurk, « soit remplacé ». Mevlüt Cavusoglu a mis en cause son soutien aux milices kurdes syriennes et aux séparatistes kurdes du PKK, deux groupes considérés comme terroristes par Ankara.

Ces déclarations suivent la rencontre mardi à Washington du président turc Recep Tayyip Erdogan et de son homologue américain Donald Trump, au cours de laquelle ils ont promis de renforcer leur « partenariat stratégique » et leurs « relations exceptionnelles ».

Mais les discussions entre les deux chefs d’Etat se sont tenues dans un contexte tendu, après que Washington a annoncé la semaine dernière la livraison prochaine d’armes aux YPG (Unités de protection du peuple kurde). Le président Erdogan avait exhorté l’administration Trump à revenir « sans délai » sur cette décision.

En cas d’attaque, Ankara agira « sans rien demander à personne »

Les Etats-Unis considèrent la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont le fer de lance, comme leur allié le plus efficace sur le terrain en Syrie contre les djihadistes du groupe Etat islamique. Mais la Turquie estime que ces milices sont un prolongement en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. La Turquie redoute que ces armes finissent par être utilisées contre elle par les Kurdes.

S’adressant à la presse à bord de l’avion le ramenant de Washington, M. Erdogan a déclaré qu’en cas d’attaque des YPG contre la Turquie, Ankara agirait « sans rien demander à personne », selon des propos rapportés par le quotidien Hürriyet.