Mounir Mahjoubi lors d'une conférence en 2011. | Lift Conference / Swanny Mouton/CC BY 2.0.

Mounir Mahjoubi a pris ses fonctions de secrétaire d’Etat au numérique jeudi 18 mai. A la différence de ses prédécesseurs, Christophe Sirugue, et Axelle Lemaire, l’ancien président du Conseil national du numérique sera rattaché au premier ministre, Edouard Philippe et non à Bercy. Raison officielle : le numérique est un sujet de transformation de la société, de l’économie et de l’administration. « Il faut donc être capable de passer à travers les murs », a lancé le tout jeune secrétaire d’Etat, qui souhaite « diffuser une méthode, une transformation ». « Le numérique, c’est un mode de pensée, de travail », a-t-il dit avant d’énumérer les chantiers dont il compte s’emparer.

Dans la continuité du Conseil national du numérique qu’il a présidé pendant un an, M. Mahjoubi compte aider « les TPE-PME à se transformer », dans la mesure où elles représentent « 40 % de l’emploi » en France.

Autre dossier chaud : l’intelligence artificielle. Christophe Sirugue avait présenté mardi 21 mars un plan d’une cinquantaine de propositions, chiffrées à 1,5 milliard d’euros, visant à octroyer à la France une place de choix en Europe. « Notre responsabilité va être de donner une réalité concrète » à cette ambition, a dit le jeune secrétaire d’Etat, saluant le travail réalisé. Mounir Mahjoubi souhaite aussi s’emparer de « l’inclusion numérique », qui faisait partie du programme d’Emmanuel Macron.

Dernier sujet : la transformation de l’Etat. « Il faut numériser toutes les démarches administratives ». Enfin, M. Mahjoubi compte remettre « dans les prochaines semaines une stratégie sur l’Etat plateforme », qui doit « permettre à chaque administration de développer facilement de nouveaux services ». Et de souligner le manque de compétences numériques au sein de la machine étatique.

Tractations avec Bruno Lemaire

En revanche, Mounir Mahjoubi n’a évoqué aucun des dossiers chauds, qu’il s’agisse de marché unique du numérique, en discussions au sein de la Commission européenne, des dossiers télécoms, avec l’Agence du numérique, jusque-là rattachée à Bercy, et qui chapeaute le déploiement de l’Internet très haut débit. François Hollande avait fixé comme objectif de couvrir le territoire en très haut débit à 100 % en 2022, dont 80 % en fibre. M. Macron a expliqué pendant la campagne qu’il souhaitait accélérer.

Ces dossiers font aujourd’hui l’objet de tractations avec Bruno Lemaire, devenu ministre de l’économie et des finances. Qui aura le dernier mot ? La publication de décrets dans les 24 heures doit fixer le périmètre exact de M. Majhoubi. En termes d’équipe, seule sa directrice de cabinet est connue. Il s’agit d’Hélène Brisset, jusque là directrice des services informatiques (DSI) au ministère des affaires sociales.

Dès cet après midi, Mounir Majhoubi reprendra le terrain. Investi par la République en marche, le jeune homme doit gagner la 16e circonscription de Paris, dans le 19e arrondissement à Paris où il affrontera Jean-Christophe Cambadélis (premier secrétaire du PS). « Je repars au combat pour les législatives. Si je perds je démissionnerai », a lancé le soutien de la République en Marche.