François Baroin aux côtés de Gérald Darmanin le 11 mai à Tourcoing. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Une « prise d’otage ». C’est ainsi que François Baroin, chef de file du parti Les Républicains (LR) pour les élections législatives, a qualifié, jeudi 18 mai, l’arrivée de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, issus de ses rangs, au sein du gouvernement d’Edouard Philippe. Le député de l’Eure et le maire de Tourcoing ont respectivement été nommés à l’économie et à l’action et comptes publics.

« Ce n’est pas une prise de guerre, c’est plutôt des prises d’otage. Ils sont très isolés. Edouard Philippe a sans doute tenté d’en amener beaucoup plus ; en réalité il a perdu ses arbitrages », a déclaré M. Baroin sur RTL, qui a ajouté :

« On nous (…) annonçait cinq ou six ou sept ou dix [ministres issus de LR], en réalité je les trouve très isolés. »

« Acteurs d’un projet qu’ils ont combattu »

Mais « c’est assez malin de la part d’Emmanuel Macron de mettre les deux prises d’otage de droite à Bercy pour incarner l’augmentation des impôts et de la CSG », a-t-il jugé, alors que la droite fait campagne pour les législatives contre ces deux mesures. Pour M. Baroin, MM. Le Maire et Darmanin « deviennent aujourd’hui des acteurs d’un projet qu’ils ont combattu il y a encore quelques jours. Ils vont soutenir des candidats qu’ils n’ont pas choisis, plutôt à gauche, et qui participeront à un gouvernement qui penche à gauche avec le retour fracassant de François Bayrou ».

Au même moment, sur CNews, Gérald Darmanin assurait qu’« il n’y aura pas d’augmentation d’impôts pour les plus faibles ». Néanmoins, pour François Baroin, ces nominations montrent « la limite de l’exercice » que se sont efforcés de réaliser Emmanuel Macron et Edouard Philippe en nommant des personnalités issues de différents camps politiques. Selon le maire de Troyes :

« Ça montre que ce n’est pas en choisissant un premier ministre de droite qu’on aura une politique de droite. »

Bernard Accoyer avait annoncé dans un communiqué que les « membres de LR » qui ont « rejoint » le gouvernement « ne font plus partie des Républicains ». Bruno Le Maire perd lui l’investiture de son parti pour les législatives, se voyant opposer une candidature concurrente, et devrait porter l’étiquette La République en marche !.