La diffusion à Cannes d’Okja, du réalisateur coréen Bong Joon-ho, a été précédée par une importante polémique. Ce film ne devrait pas sortir dans les salles obscures mais sur la plateforme en ligne Netflix. Pour ses détracteurs, il n’a donc pas sa place en sélection officielle. Des huées lors de l’apparition du logo Netflix puis l’interruption de la projection presse, le 19 mai, à cause d’un problème de format, ont amplifié le débat. Mais que vaux vraiment le film ?

De ce long-métrage étonnant, on retient d’abord son protagoniste en image de synthèse, un porc génétiquement modifié. Le film aussi se révèle mutant. Il débute comme une fable, la tonalité est proche du film pour enfants. On y assiste à l’amitié fusionnelle entre la créature et une fillette qui vit dans les montagnes de Corée du Sud. Puis, l’histoire se transforme lorsque les créateurs de l’animal veulent le récupérer pour utiliser sa viande. Le film s’accélère et révèle une satire du capitalisme, notamment des multinationales qui cherchent à se donner une image vertueuse.