La composition des cabinets ministériels commence à être rendue publique, après qu’un décret du président Emmanuel Macron, publié vendredi 19 mai au Journal officiel, a limité à dix le nombre de collaborateurs d’un ministre.

  • Un préfet à l’intérieur

Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb à l’Elysée, le 18 mai. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le préfet de la région Grand Est, Stéphane Fratacci, a été nommé directeur de cabinet de Gérard Collomb.

- M. Fratacci, diplômé de HEC et ex-élève de l’ENA, âgé de 53 ans, a notamment exercé les fonctions de directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’intérieur (2001 à 2006). Préfet de l’Aisne (2007-2009), il a ensuite été nommé secrétaire général du ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, puis en 2012, préfet du Doubs, préfet de la Franche-Comté. Il était en poste au moment de l’expulsion de Leonarda Dibrani, une collégienne rom renvoyée avec sa famille au Kosovo en octobre 2013. M. Fratacci est chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Ordre national du Mérite.

- Nicolas Lerner, actuel coordonnateur pour la sécurité auprès du préfet de la Corse, devient directeur adjoint de cabinet. Passé par l’ENA, M. Lerner est nommé en 2004 dans le corps des administrateurs civils et affecté au secrétariat général au ministère de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Il a été chargé de mission auprès du directeur de la modernisation et de l’action territoriale, puis adjoint au chef du bureau des élections et des études politiques à la sous-direction des affaires politiques et de la vie associative. En 2006, il est nommé sous-préfet, directeur du cabinet du préfet de la région Languedoc-Roussillon. En 2008, il devient chef de cabinet du préfet de police de Paris. Il est nommé en 2012, directeur adjoint du cabinet du préfet de police avant de devenir en 2014 sous-préfet de Béziers.

  • A la justice, un cabinet très « numérique »

Le ministre de la justice François Bayrou, le 18 mai à l’Elysée. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le nouveau ministre de la justice, François Bayrou, s’est entouré de fidèles, mais aussi de spécialistes du numérique et des questions de moralisation de la vie publique pour former son cabinet :

- Edouard Geffray, secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), a été nommé directeur de cabinet. Enarque de 38 ans, il a notamment été rapporteur du texte présenté en 2011 par le vice-président du Conseil d’Etat, Jean-Marc Sauvé, sur la moralisation de la vie publique.

- L’adjoint du directeur de cabinet sera le magistrat Stéphane Hardouin, 45 ans, que sa carrière a conduit en juridiction mais aussi dans la haute administration. Il a notamment été responsable d’un gigantesque projet informatique : la mise en place du système Cassiopée (chaîne applicative supportant le système d’information orienté procédure pénale et enfants) pour la saisie, l’enregistrement et le traitement des dossiers de la justice pénale

- Pierre-Emmanuel Portheret, 46 ans, ancien secrétaire général de la préfecture du Morbihan, a été nommé chef de cabinet. Il fut notamment directeur de cabinet de François Bayrou lorsqu’il présidait l’UDF et directeur adjoint de campagne lors des présidentielles de 2007 et 2012.

- Nicolas Pernot, directeur général des services de Pau, le fief du ministre, est nommé conseiller spécial et devrait tenir un rôle important au sein du cabinet.

- Laurence Farreng, 50 ans, sera chargée de la communication. Après une carrière dans la publicité, elle a assuré la communication de François Bayrou à la mairie de Pau et pour son agglomération.

  • Un assureur au ministère de la santé

La ministre de la santé Agnès Buzyn à l’Elysée, le 18 mai | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le directeur général adjoint du groupe de protection sociale Humanis, Gilles de Margerie, 61 ans, sera le directeur de cabinet de la nouvelle ministre Agnès Buzyn, a-t-on appris vendredi de l’entourage de la ministre des solidarités et de la santé.

Il devrait mettre à profit son expérience au sein du groupe paritaire et mutualiste, où il était chargé des questions financières, d’épargne et internationales, pour mettre en œuvre deux grandes promesses d’Emmanuel Macron : le reste à charge zéro pour l’optique, les prothèses dentaires et auditives d’ici à 2022, et l’harmonisation des nombreux régimes de retraite en un régime universel.

Son profil d’assureur fait déjà réagir, les médecins craignant notamment le poids pris par les complémentaires santé (mutuelles, institutions de prévoyance, assurances privées) dans leur secteur. Selon une source au sein d’Humanis, M. Margerie a grandement contribué au redressement du groupe, né en 2012 de la fusion de six entités de la protection sociale.

Normalien, énarque, Gilles de Margerie a déjà travaillé dans des cabinets ministériels il y a près de trente ans : celui de Roger Fauroux, ministre de l’industrie et de l’aménagement du territoire, puis comme conseiller technique auprès de Michel Rocard à Matignon.