Florian Philippot, lors d’un déplacement de campagne de Marine Le Pen à Ennemain (Somme), le 4 mai. | LAURENCE GEAI POUR LE MONDE

Florian Philippot a confirmé, vendredi 19 mai sur BFM-TV, qu’il quittera « bien sûr » le Front national si son parti recule sur la sortie de l’euro.

« Je ne me contredis pas à une semaine d’intervalle, ce n’est pas mon genre, (mais) ce n’est pas, contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, du chantage. C’est simplement de l’exposition de convictions. »

Selon le vice-président du Front national, abandonner la sortie de la zone euro, « voudrait dire que le Front national deviendrait européiste ? Fédéraliste ? C’est inimaginable. Parce que sinon, ce n’est plus le Front national. Quand il s’agit de toucher à l’essentiel comme la souveraineté nationale, on touche au dur du dur ».

Il admet toutefois que son parti a été « complètement inaudible » sur la question du sort de l’euro pendant « la dernière semaine » de la campagne présidentielle. « Les gens pensaient qu’on proposait de payer en écus le matin, en euros le midi, en francs le soir. » « Ce n’est pas de la responsabilité de Marine Le Pen, précise-t-il aussitôt. Je m’y mets complètement dedans. Je pense qu’on n’a pas été clairs. » Il souhaite donc que le FN clarifie sa position : « Soit on continue avec cette monnaie et ça ne fonctionnera jamais, il n’y aura jamais de solution contre le chômage. Soit on retrouve les instruments de la liberté. (…) Nous devons aller vers une dissolution de la zone euro et avoir une monnaie nationale. »

Lire notre article sur l’entre-deux-tours : Cacophonie au Front national sur la sortie de l’euro

Marine Le Pen prône une « réflexion »

Marine Le Pen est allée plus loin la veille au JT de TF1, jugeant qu’une « réflexion » était nécessaire sur la sortie de l’euro défendue par son bras droit. Affirmant avoir « bien conscience que le sujet de l’euro a inquiété considérablement les Français, de manière presque irrationnelle », la présidente du FN et ex-candidate à la présidentielle a déclaré : « Nous allons devoir en tenir compte, discuter, réfléchir. »

« Ça sera le chantier que nous ouvrirons après les législatives, ça sera le congrès. Chacun pourra s’exprimer », a ajouté la présidente du FN, alors que de nombreux cadres et dirigeants du parti imputent à la position sur la sortie de l’euro, pourtant largement édulcorée pendant la campagne présidentielle, une partie de la défaite au second tour.