Les joueurs d’Amiens fêtent leur montée en Ligue 1 au stade de Reims, vendredi 19 mai. | FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Promu du championnat National au début de la saison, personne n’attendait Amiens à pareille fête. Pourtant, les joueurs d’Amiens Sporting club ont réussi à déjouer les pronostics pour se hisser pour la première fois de leur histoire en Ligue 1.

  • Un stade qui a déjà connu une saison de Ligue 1

Inauguré en juillet 1999, le stade de la Licorne à Amiens aura attendu près de vingt longues années que son club accède à l’élite. Cette enceinte de 12 000 places, ultramoderne à l’époque, a d’ailleurs été conçue dès l’origine avec la possibilité de s’agrandir à 20 000 places en cas de montée en Ligue 1. Mais si le public amiénois va enfin avoir le bonheur de recevoir les plus grandes équipes françaises à partir du mois d’août, la Licorne a déjà accueilli une saison de Ligue 1 : en 2014-2015, à cause de travaux au stade Bollaert, le Racing Club de Lens dispute ses matchs à domicile à Amiens. Les dirigeants amiénois doivent espérer une issue différente pour leur club : en fin de saison, Lens était relégué en Ligue 2. Dont les Lensois n’ont pu remonter vendredi soir, privés in extremis du barrage par le but… d’Amiens.

Lens' supporters cheer during the French Ligue 1 football match Lens vs Montpellier at the Licorne stadium in Amiens on May 10, 2015. AFP PHOTO / DENIS CHARLET | DENIS CHARLET / AFP

  • Le septième club à passer en deux ans du National à la Ligue 1

Bastia, Metz, le Gazélec Ajaccio, Arles-Avignon et Evian Thonon-Gaillard ont tous réussi cette performance par le passé. Cette année, c’est au tour de Strasbourg et Amiens. Le club avait failli accéder à l’élite à l’issue de la saison 2006-2007 : Amiens avait terminé à la quatrième place de Ligue 2, à un petit point du troisième, le Racing club de Strasbourg. Le grand moment de gloire du club amiénois a été l’accession en finale de la Coupe de France, perdue en 2001. Contre Strasbourg, évidemment.

  • A Amiens, les sportifs les plus performants sont… les hockeyeurs et Jérémy Stravius

Jusqu’à présent, si les Amiénois voulaient voir la crème de la crème sportive, ils devaient apprécier de voir manier la crosse, sur glace ou sur gazon. Les Gothiques d’Amiens, l’équipe de hockey sur glace de la ville, évolue toujours dans l’élite depuis 1982. L’équipe de hockey sur gazon dispute le championnat de France de division 2.

Si le palmarès du club de football est encore vide (à part des Coupes de Picardie et des titres de vice-champion de division 3 et de championnat de France amateur), les hockeyeurs (sur glace) ont remporté deux fois le championnat de France en 1999 et en 2004. Ils ont été vice-champions de France à cinq reprises. Ceux sur gazon possèdent le plus beau palmarès avec six titres de champions de France de division 1 dans les années 1980.

Mais à Amiens, on nage également vite et bien. Licencié au club d’Amiens Métropole natation depuis 2007, le nageur Jérémy Stravius est triple médaillé olympique : une en or sur 4 x 100 m nage libre (2012) et deux en argent sur 4 x 100 m nage libre (2016) et 4 x 200 m nage libre (2012).

  • Urbain Wallet, Teddy Bertin, Laurent Delahousse et Jean-Pierre Pernaut

Dans l’équipe type du XXe siècle élu par les lecteurs du Courrier Picard, on retrouve un Tchèque qui n’a joué qu’une saison au club (Karel Jarolim en 1990-1991) et des régionaux de l’étape qui ont fait leurs débuts au Sporting Club avant de rejoindre l’élite, comme le défenseur au catogan Teddy Bertin (révélé au Havre) et l’avant-centre Gérald Baticle (Auxerre).

On remarque aussi la présence de glorieux anciens comme le plus capé des Amiénois sous le maillot bleu, le défenseur Urbain Wallet, dit « le balayeur de l’équipe de France » (21 sélections de 1925 à 1929) pour ses talents de récupérateur. Ou plus récemment Pierre Mankowski, au club de 1968 à 1972 et de 1978 à 1983, et qui a occupé le poste d’adjoint des sélectionneurs Jacques Santini et Raymond Domenech avant de prendre en charge différentes sélections nationales de jeunes.

Mais deux célèbres présentateurs de télévision ont aussi porté les couleurs d’Amiens Sporting club, dans leurs jeunes années : Laurent Delahousse et Jean-Pierre Pernaut, qui a surtout pratiqué le hockey sur gazon.

  • Le club drague Macron qui supporte… l’OM

Ce n’est plus un secret pour personne : le nouveau chef de l’Etat est Amiénois et supporteur de l’Olympique de Marseille. A sa décharge, lorsque l’on est adolescent dans les années 1990, il est plus valorisant (et facile) de supporter un club champion d’Europe qu’un club vice-champion de France de division 3.

Le président du club picard, Bernard Joannin, espère toujours ramener dans son giron la brebis présidentielle égarée. Pour y aider, un maillot floqué à son nom va lui être envoyé à l’Elysée. Et interrogé par L’Equipe, le président amiénois s’est montré conciliant envers le président de la République fan de l’OM.

« On peut être amoureux de l’OM et aimer Amiens. On est partenaire de l’OM, et dans le colis qu’on va envoyer à M.Macron avec le maillot d’Amiens, on va aussi glisser celui de Marseille. Ces deux maillots ensemble, c’est un clin d’œil, pour lui dire qu’il peut être fan de l’OM, mais que le club de sa ville n’est pas si mal que ça, quand même ! »