L’ex-fief rebelle d’Al-Waer à Homs, troisième ville de Syrie, est en passe d’être évacué avec la sortie, samedi 20 mai, des derniers insurgés et leurs familles, a annoncé le gouverneur de la province, Talal Barazi.

En cinq mois, la rébellion syrienne, écrasée par les troupes du régime appuyées par la Russie et l’Iran, a perdu son fief à Alep, deuxième ville de Syrie, ses derniers quartiers à Damas et maintenant le quartier d’Al-Waer, son dernier bastion à Homs.

D’après M. Barazi, 3 000 personnes, dont 700 rebelles, doivent quitter samedi ce quartier assiégé depuis plusieurs années. Cette dernière phase intervient deux mois après le début du processus d’évacuation, qui s’est étalé sur plusieurs semaines. « Au total, plus de 15 000 personnes – 12 000 civils et 3 000 rebelles – auront quitté Al-Waer », a précisé le gouverneur.

Le correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place a vu plusieurs dizaines de personnes portant des tapis, des matelas se rassembler avant de monter dans les bus. Des soldats et des véhicules russes étaient visibles aux abords d’Al-Waer.

Perte symbolique

Selon l’accord, des troupes russes (entre 60 et 100 hommes) doivent se déployer dans le quartier pour veiller à l’application de l’accord et à la sécurité des habitants encore présents ou de ceux voulant y retourner. D’après le gouverneur de Homs, cette dernière opération pourrait se poursuivre jusqu’à dimanche à l’aube en raison du grand nombre d’évacués.

Rebelles et civils évacués doivent se rendre notamment dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, devenue la destination privilégiée de milliers de personnes évacuées des anciens fiefs insurgés.

La perte du quartier d’Al-Waer est surtout symbolique, la plupart des rebelles ayant été chassés de la ville en 2014 après deux ans de bombardements intenses et d’un siège asphyxiant imposé par les troupes gouvernementales.

Elle va permettre au régime de Bachar Al-Assad de prendre le contrôle total de la troisième ville de Syrie, surnommée « la capitale de la révolution » au début de la révolte en 2011 en raison des manifestations pacifiques massives qui s’y déroulaient.