Voilà douze jours que le photographe indépendant Mathias Depardon, 37 ans, a été arrêté au cours d’un reportage dans le sud-est du pays. Plusieurs médias, ainsi que Reporters sans frontières (RSF) ont demandé, vendredi 19 mai, sa libération.

Dans une lettre ouverte publiée dans Télérama, dont Le Monde est signataire, les journalistes demandent au ministre de l’intérieur turc, Süleyman Soylu, « de faire tout ce qui est en [son] pouvoir pour assurer la libération immédiate et inconditionnelle du photographe français ».

« Cette situation est une expérience très difficile pour Mathias Depardon et sa famille. Il ne peut communiquer avec l’extérieur que par l’intermédiaire de son avocat. Le journaliste est laissé sans explications quant aux raisons du prolongement de sa détention. »

« Cette absence d’informations nous inquiète de plus en plus et nous vous demandons respectueusement d’autoriser les diplomates français à venir lui rendre visite », ajoutent-ils.

Installé en Turquie depuis cinq ans, le photojournaliste, qui travaille pour plusieurs publications, a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans la province de Batman, où il effectuait un reportage pour le magazine National Geographic, avait précisé Erol Onderoglu, représentant de Reporter sans frontières en Turquie.

Deux Français, un Italien

Olivier Bertrand, un journaliste français travaillant pour le site Internet d’information Les Jours, avait été arrêté en novembre 2016 pendant un reportage dans la province de Gaziantep, frontalière de la Syrie, avant d’être expulsé de Turquie vers la France.

Le mois dernier, un journaliste italien, Gabriele Del Grande, a été arrêté en Turquie pendant qu’il faisait à la frontière syrienne un reportage sur les réfugiés et expulsé après deux semaines de détention.

Les conditions de travail se sont dégradées ces derniers mois pour les journalistes étrangers en Turquie, selon des défenseurs de la liberté de la presse qui font état d’arrestations, d’expulsions et de difficultés administratives.