Bogdan Bogdanovic, ici face à Nikola Milutinov, a fini meilleur marqueur du match avec 17 points. | Lefteris Pitarakis / AP

Cette fois, elle ne pouvait pas leur échapper : grâce au Fenerbahçe Istanbul, un club turc a, pour la première fois, remporté dimanche l’Euroligue de basket, la plus prestigieuse des compétitions européennes.

Dans un Sinan Erdem Dome en fusion et paré de jaune, la couleur du club de la rive asiatique d’Istanbul, le Fenerbahçe a disposé d’Olympiakos, plus expérimenté mais moins riche en talents, sur le score de 80 à 64.

L’absence de club turc au palmarès était une anomalie pour une compétition qui porte le nom de la compagnie aérienne turque et pour un pays qui a énormément investi dans le basket depuis le début du siècle. A preuve, la participation de quatre clubs stambouliotes à cette nouvelle version d’Euroligue semi-fermée.

Le « Fener », dont les deux joueurs turcs ont joué moins d’une minute, a recruté ces dernières années plusieurs espoirs d’Europe de l’Est et quelques Américains au pedigree NBA afin de remporter la grande compétition européenne. Il a surtout convoqué sur son banc le mage de la compétition : Zeljko Obradovic, entraîneur serbe, qui remporte sa neuvième Euroligue avec cinq équipes différentes.

Toujours intenable sur son banc, Zeljko Obradovic a remporté sa neuvième Euroligue en onze finales disputées. | Lefteris Pitarakis / AP

La première, c’était il y a 25 ans, dans ce même Sinan Erdem Dome : le meneur serbe du Partizan Belgrade Sacha Djordjevic avait crucifié Badalone d’un tir à trois points aveugle à quatre seconde de la sonnerie. Sur le banc, Obradovic était yougoslave et avait 32 ans.

Udoh était partout

Le suspense n’était pas le même dimanche soir. La finale a duré une mi-temps, atteinte avec cinq points d’avance pour le Fenerbahce. L’Olympiakos tenait le coup dans ce combat furieux entre deux des trois meilleures défenses d’Euroligue, avec l’abattage à l’intérieur de son jeune Serbe Nikola Milutinov.

Mais, porté par les chants continus et assourdissants de ses 15 000 fans, le Fenerbahçe resserrait encore sa défense au troisième quart-temps et infligait un 11-0 à l’Olympiakos, afin de créer un premier écart à deux chiffres. L’Américain Ekpe Udoh (10 points, 9 rebonds, 5 contres), décisif dans ce « Final Four », enchaînait deux contres en fin de quart-temps pour maintenir l’avance des Turcs.

Le Grec Dimitris Agravanis mord le ballon après que l’arbitre a sifflé faute contre lui, face à Pero Antic. | Lefteris Pitarakis / AP

L’Olympiakos, qui avait refait un retard de 19 points face au CSKA Moscou en demi-finale, était cette fois dans l’incapacité de renverser la situation dans un Sinan Erdem Dome toujours plus bouillant, sifflant chacune des possessions de balle des Grecs.

Le Serbe Bogdan Bogdanovic, promis à un avenir en NBA, aura aussi été décisif par son adresse à trois points et finit meilleur marqueur de cette finale, à égalité avec son coéquipier et compatriote Nikola Kalinic (17 points tous les deux).

La troisième place était revenue, dans l’après-midi, au CSKA Moscou de Nando De Colo, vainqueur du Real Madrid (94-70).