Le président américain Donald Trump dimanche à Riyad. | Evan Vucci / AP

Donald Trump a appelé dimanche 21 mai les dirigeants du monde arabe à s’uni pour mettre fin à l’« extrémisme islamiste ». Lors d’un discours à Riyad, en Arabie saoudite, où il effectuait son premier déplacement officiel, le président américain a rappelé que 95 % des victimes du terrorisme mondial étaient des musulmans. Il a présenté la lutte contre le terrorisme non pas comme une guerre de religion mais comme « une bataille entre le Bien et le Mal » :

« Il s’agit d’une bataille entre des criminels barbares qui cherchent à éradiquer la vie humaine et des gens biens de toutes les confessions qui cherchent à la protéger. »

« Pas ici pour donner des leçons »

Alors qu’il ne cessait de proférer des invectives contre le monde arabe lors de la campagne présidentielle américaine, et qu’une de ses premières mesures consistait à interdire l’entrée aux Etats-Unis aux resssortissants de sept Etats musulmans, M. Trump a joué l’apaisement devant une cinquantaine de dirigeants du monde arabe. Son discours s’est bien gardé d’évoquer l’épineuse question des droits de l’homme. Au contraire, il a affirmé : « Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons, nous ne sommes pas ici pour dire aux gens comment ils doivent vivre, ce qu’ils doivent faire, qui ils doivent être ou comment prier. »

Insistant sur la nécessité de « couper les canaux de financement » de l’EI, le président américain a annoncé la création d’un centre pour lutter contre les sources du « financement du terrorisme », présidé par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

Appel à « isoler l’Iran »

Au lendemain de la réélection du président modéré Hassan Rohani en Iran, Donald Trump a appelé tous les pays du monde à « isoler l’Iran », qu’il a accusé de « financer la formation du terrorisme, leur donner des armes et soutenir des groupes extrémistes ». Le président des Etats-Unis a aussi critiqué sévèrement le soutien de l’Iran à la Syrie de Bachar Al-Assad, rappelant au passage l’intervention militaire américaine contre le régime de Damas.

Son discours faisait écho aux propos du roi Salman d’Arabie saoudite, qui avait affirmé plus tôt dans la journée que l’Iran constituait le « fer de lance du terrorisme mondial ».

Rapprochement avec l’Arabie saoudite

Le dirigeant saoudien a réservé un accueil chaleureux à son homologue américain, bien plus qu’à son prédécesseur Barack Obama, qui avait refusé en 2013 d’engager militairement son pays contre le régime syrien de Bachar Al-Assad, et avait amorcé un début de rapprochement avec Téhéran à la faveur de l’accord de 2015 sur le dossier du nucléaire iranien. D’importants contrats, y compris militaires, pour un montant total de 350 milliards de dollars (312 milliards d’euros), ont été signés entre les deux pays durant ce séjour officiel.

L’Arabie saoudite était la première escale d’une tournée de neuf jours de Donald Trump, son premier déplacement à l’étranger. Le président se rend ensuite en Israël et en Cisjordanie (22-23 mai), au Vatican (le 24), en Belgique pour un sommet de l’Otan, et une rencontre avec Emmanuel Macron (le 25), puis en Sicile, pour le sommet du G7, les 26 et 27 mai.