Michel Barnier, chargé par la Commission européenne de conduire les négociations sur le Brexit, discute avec le ministre autrichien des affaires étrangères Sebastian Kurz, lundi 22 mai, à Bruxelles. | Virginia Mayo / AP

L’Union européenne a officiellement investi le Français Michel Barnier et son équipe, lundi 22 mai, pour négocier la sortie du Royaume-Uni, marquant ainsi le début de discussions qui s’annoncent difficiles.

« Aujourd’hui, nous avons conclu la phase préparatoire de ce voyage. Nous avons toutes les structures en place ainsi que le mandat », a annoncé le ministre des affaires européennes maltais, Louis Grech, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.

Les regards sont désormais tournés outre-Manche, où la première ministre conservatrice, Theresa May, a convoqué des élections législatives anticipées le 8 juin, qui pourraient lui permettre d’arriver plus forte à la table des négociations.

Trois dossiers à régler

L’un des points les plus délicats sera vraisemblablement le règlement des sommes que l’UE réclame au Royaume-Uni (d’un montant évalué côté européen à 60 milliards d’euros) du fait de ses engagements dans différents programmes et budgets européens, qui se poursuivront y compris après le retrait britannique, attendu en mars 2019.

Sans accord sur celui-là, le risque d’une absence d’accord « deviendrait réel, puisque aucun des vingt-sept Etats membres ne veut contribuer davantage au cadre financier pluriannuel actuel (de l’UE), ni recevoir moins en projets financés par ce cadre », avait expliqué M. Barnier aux commissaires européens. Ce dernier espère pouvoir engager les négociations « dans la semaine du 19 juin ».

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Les Européens ont fixé trois dossiers qui devront être absolument réglés pour que le retrait du Royaume-Uni soit jugé « ordonné » : les droits des citoyens ; le règlement des questions financières ; et les nouvelles frontières extérieures de l’UE, avec une attention toute particulière pour la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.

Ensuite seulement, selon les orientations fixées par les dirigeants de l’UE réunis en sommet extraordinaire à la fin d’avril, des discussions pourront être engagées autour de la future relation entre l’UE et son voisin britannique, après plus de quatre décennies d’adhésion.