Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (Force ouvrière) à l’Elysée en janvier 2015. | PHILIPPE WOJAZER/REUTERS

Emmanuel Macron va entrer dans le dur cette semaine, un peu plus de deux semaines après son élection. Le chef de l’Etat reçoit à partir de mardi 23 mai les organisations syndicales et patronales pour aborder avec eux la réforme du code du travail qu’il entend engager rapidement, par le biais d’ordonnances.

Un « sujet d’inquiétude » pour Jean-Christophe Cambadélis. Le patron du Parti socialiste a estimé, lundi 22 mai sur France Inter, que « la question du code du travail », notamment, devrait être « discutée ». « On ne peut pas passer en force sur les questions économiques et sociales. Ce n’est pas possible. Notre pays est un pays de discussion, d’échanges, et on ne peut pas passer en force », a-t-il insisté.

La méthode « n’est pas la bonne » pour Martinez 

Pour Marine Le Pen cette réforme « n’est pas la priorité ». « Ceux qui pensent qu’en licenciant plus facilement, on va créer de l’emploi, se trompent », a-t-elle déclaré sur Franceinfo. « En réalité, selon elle, la modification du code du travail en vue de plus de flexibilité, de précarité, est une demande du grand patronat depuis très longtemps » et « pas du petit » patronat.

Mme Le Pen a dit « s’inquiéter », « comme beaucoup de Français », « de cette loi El Khomri puissance 1 000 que M. Macron veut faire passer par ordonnances ». Elle n’a pas pour autant rejeté le principe de cette façon de légiférer : « Ca peut être utile, mais des ordonnances pour faire passer des textes dont on sait que le peuple y est opposé, ça s’appelle un coup de force. »

La méthode « n’est pas la bonne », a jugé pour sa part le chef de file de la CGT, Philippe Martinez, qui fait partie de ceux qui seront reçus mardi par M. Macron. « J’espère que demain, ce n’est pas la première et la dernière réunion, sur le sujet, a-t-il prévenu sur Europe 1. Il faut discuter, dialoguer, prendre le temps de la discussion. »

« Il faut aller vite » pour le Medef

La rencontre de mardi « sera l’occasion de voir exactement ce que [l’exécutif] veu[t] faire », a jugé de son côté le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly. « Pour le moment, il y a assez d’ambiguïtés volontaires, je pense pour savoir ce que concrètement le gouvernement envisage sur la réforme du code du travail », a-t-il déclaré sur RTL. M. Mailly assure qu’il se rendra au rendez-vous « ni naïf, ni suspicieux ». « Le tout est de savoir si le gouvernement va faire une vraie concertation » et « va tenir compte de ce que l’on dit » pour « modifier éventuellement les choses par rapport à ce qu’il envisageait ».

Au contraire, le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, a estimé sur France Inter qu’il y avait « une forme de maturité pour pouvoir réformer ce code du travail » et qu’il fallait désormais « aller vite ». « Les entreprises attendent. Il faut faire en sorte que cela puisse être effectif le plus tôt possible car la croissance est là et maintenant on pourrait bénéficier de ce regain dynamique avec un code du travail plus flexible, plus souple ».