L’histoire d’un vieil homme qui affronte les chemins comme un marin appréhende la mer. | Broken Rules

C’est l’histoire d’un vieux monsieur qui vit seul, dans une petite bicoque au bord de la mer. On l’imagine marin – il a en tout cas une barbe et un bonnet. Un jour il reçoit un courrier. Le joueur n’en connaîtra jamais la teneur exacte : Old Man’s Journey est un jeu vidéo avare de mots. Qu’importe : notre héros prend son bâton de marche, se met en route.

Sorti jeudi 18 mai sur PC, iOS et Android, le petit jeu d’énigmes de Broken Rules nous raconte le périple tranquille de ce vieil homme. Pas le genre d’aventure semée d’embûches non : Old Man’s Journey est un titre contemplatif et doux, une promenade mélancolique, ponctuée de pauses salutaires, davantage qu’un parcours du combattant.

Mais il n’en oublie pas pour autant de mettre régulièrement le joueur au défi. Car si notre hypothétique marin est à l’aise sur les flots, sa grande randonnée s’apparente pour lui à un tour du monde à la voile, empruntant des chemins comme d’autres tirent des bords, approchant les collines comme d’autres font face aux vagues.

Le joueur, du bout du doigt ou de la souris, redessine en effet le relief en temps réel, faisant danser les décors comme une sorte de chorégraphe, tirant ici une butte vers le haut, baissant là un bout de route, s’amusant avec la perspective et les arrière-plans pour permettre à son héros barbu de se frayer un chemin jusqu’au tableau suivant.

Old Man's Journey Launch Trailer

La manœuvre est naturelle, l’exécution gracieuse, à l’image de la direction artistique délicieuse de ce jeu au dessin coloré. Chaque tableau fourmille de détails, comme autant de cases d’un calendrier de l’avent ludique, qu’on n’ouvrirait pas par gourmandise mais par curiosité. Partout, d’une caresse sur l’écran ou d’un clic de souris, on modifie la hauteur des collines (c’est le cœur de l’expérience), mais on déclenche aussi une scène de vie amusante, un flash-back touchant, ou une animation jolie.

Le seul défaut d’Old Man’s Journey serait d’avoir du mal à se renouveler : les petites énigmes à base de moutons à déplacer ou de roues à faire dévaler ne vont jamais très loin, et les passages en train ou en camion n’apportent pas grand-chose d’autre que de courtes respirations.

On pourrait craindre que des mécaniques de jeu aussi simplistes lassent au bout d’un moment, et c’est vrai qu’au bout de deux petites heures, on a à peu près l’impression d’en avoir fait le tour. Mais ce n’est pas bien gênant : déjà, la fin de l’aventure, aussi pudique et touchante que le reste de ce périple, se profile alors au bout du chemin.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • poétique, contemplatif et graphiquement superbe.

On n’a pas aimé :

  • un peu répétitif (mais pas suffisamment long pour être lassant).

C’est plutôt pour vous si…

  • vous aimez ce qui est beau.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • les jeux contemplatifs vous ennuient.

La note de Pixels

La destination/le voyage