Sélection officielle – hors compétition

Mort en juillet 2016, le réalisateur iranien Abbas Kiarostami travaillait à la fin de sa vie à une série de courts-métrages qu’on trouve, pour l’essentiel d’entre eux, réunis ici, par l’entremise du producteur Charles Gillibert.

Destinés davantage aux musées qu’aux salles de cinéma, ces exercices de style évoquent les vignettes de Five, un film qui marqua en 2003 un net infléchissement de l’œuvre de ce génie du cinéma, rénovateur paradoxal du néo-réalisme et auteur, entre autres chefs-d’œuvre, de Close Up et du Goût de la cerise.

Grand maniériste

Autant dire que ces 24 Frames, petits films animaliers ou natures mortes pleins d’élégance et saturés de trucages (il s’agit à la base de photographies, retravaillées à l’ordinateur), ont une valeur testamentaire presque facétieuse, Kiarostami, dieu vivant du hasard mis en scène, s’y révélant en manipulateur intégral. Ces enluminures rappellent donc in extremis que Kiarostami fut un grand maniériste.

Film iranien d’Abbas Kiarostami (2 heures). Sortie en salles prochainement. Sur le Web : www.festival-cannes.com/fr/films/24-frames