Une perfusion à l’hôpital de Durham, en Caroline du Nord, en 2013. | Gerry Broome / AP

L’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) a donné son feu vert mardi 23 mai à la mise sur le marché d’un premier anti-cancéreux, le Keytruda des laboratoires Merck, qui cible des tumeurs ayant un profil génétique spécifique et non pas l’organe atteint.

« Jusqu’à maintenant, la FDA approuvait des thérapies contre le cancer en fonction de l’organe touché initialement, comme par exemple le poumon ou le sein », a expliqué le Dr Richard Pazdur, directeur par intérim des produits hématologiques et oncologiques au centre d’évaluation des médicaments de la FDA. « Nous avons désormais approuvé un traitement sur la base de bio-marqueurs de la tumeur et non de l’organe affecté », a-t-il ajouté.

Une solution pour ceux qui n’en avaient aucune

Le Keytruda (pembrolizumab), une immunothérapie, est approuvé selon une procédure accélérée et peut être utilisé pour traiter des tumeurs chez les enfants comme chez les adultes qui sont inopérables et porteuses de traits génétiques particuliers détectables par des bio-marqueurs.

Ce traitement concerne aussi des malades atteints d’un cancer colorectal qui a continué de progresser après une chimiothérapie.

Les tumeurs ciblées par le Keytruda sont porteuses de caractéristiques génétiques dites MSI-H et dMMR. Elles affectent fréquemment le colon, les tissus endométriaux (ovaires) et gastro-intestinaux. Ces types de cancer touchent aussi les seins, la prostate, la vessie et la glande thyroïde, a précisé la FDA.

Neutraliser la protéine PD-1

La FDA approuve un médicament selon une procédure accélérée pour traiter des pathologies incurables contre lesquelles il n’y a pas d’alternative et si la nouvelle molécule s’est avérée suffisamment efficace dans des essais cliniques.

Le Keytruda appartient à une nouvelle classe d’anti-cancéreux qui neutralisent une protéine, dite PD-1, utilisée par les cellules tumorales, afin d’échapper aux attaques du système immunitaire.

Ce traitement avait déjà été approuvé par la FDA pour traiter plusieurs types de cancers comme le mélanome (tumeur agressive de la peau), le cancer avancé du poumon, de la tête et du cou et le lymphome de Hodgkin.