Vincent Labrousse, le délégué syndical de la CGT de GM & S, le 23 mai 2017. | PASCAL LACHENAUD / AFP

Le tribunal de commerce de Poitiers, chargé d’examiner la situation de GM & S Industry, équipementier automobile en redressement judiciaire, a prolongé la période d’observation en vue d’une reprise jusqu’au 30 juin.

« Le renouvellement de la période d’observation peut être justifié pour une courte durée permettant de favoriser la finalisation et l’examen d’une ou plusieurs offres de reprises », a estimé le tribunal qui était chargé de statuer sur la liquidation pure et simple du site de GM & S Industry à La Souterraine (Creuse) ou sur la prolongation du redressement judiciaire prononcé en décembre.

Le tribunal a toutefois posé une condition à ce sursis :

« La prolongation n’est envisageable que sous la condition du redémarrage de la production aujourd’hui arrêtée, qui seule permettra de générer les liquidités nécessaires à la marche courante de l’entreprise. »

Le tribunal de commerce de Poitiers tiendra une nouvelle audience sur ce dossier le 23 juin à 10 h 30.

Un repreneur en lice

Concernant la reprise de l’usine creusoise de GM & S, deuxième employeur privé du département avec 283 salariés, entre autres repreneurs potentiels, l’homme d’affaires franco-suisse Jean-Jacques Frey, qui a bâti sa fortune dans l’immobilier commercial, a déposé tout récemment « une lettre d’intention » en vue de la reprise de l’équipementier, a fait savoir une source syndicale à l’Agence France-Presse, confirmant une information de Franceinfo.

Le groupe stéphanois GMD (Groupe mécanique découpage) avait également transmis une lettre d’intention pour GM & S. Ce spécialiste de plasturgie, fonderie, emboutissage, avait déjà manifesté son intérêt en 2014, lors du précédent redressement judiciaire du site, mais l’Italien Gianpiero Colla, président du groupe CMV, sur le papier plus prometteur en termes d’emplois, lui avait été préféré.

Le nom de l’emboutisseur Magnetto, filiale sise à Aulnay-sous-Bois de l’italien CLN Group, a aussi été évoqué. Les salariés, soutenus par la CGT et FO, occupent l’usine depuis le 11 mai, et affirment avoir « piégé » le site avec des bonbonnes de gaz.