La mairie du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) et le domicile du maire de cette commune de banlieue parisienne ont été perquisitionnés lundi 22 et mardi 23 mai, dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons d’attribution frauduleuse de marchés publics, a-t-on appris auprès du parquet de Créteil.

Cette enquête préliminaire a été ouverte pour « blanchiment de fraude fiscale » et « trafic d’influence », a expliqué le ministère public, confirmant une information du journal Le Parisien.

Le parquet a en revanche refusé de préciser quels marchés publics pourraient être concernés, à quelle époque ils ont été conclus et les sommes potentiellement en jeu. Il n’a pas non plus fait savoir combien de personnes sont visées par cette enquête. La procédure, confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne, a donné lieu a trois perquisitions en l’espace de 48 heures, selon le parquet.

Les auditions se feront plus tard

La mairie et le domicile du maire, Jean-Marc Nicolle, qui dirige la ville depuis 2016, ont été perquisitionnées lundi. L’établissement public territorial T12, une collectivité de la métropole du Grand Paris au sein de laquelle M. Nicolle exerce la fonction de conseiller territorial, a également été perquisitionné mardi.

« A ce stade de l’enquête, il est encore trop tôt » pour parler d’enrichissement personnel de la part de M. Nicolle, a estimé le parquet. « Personne n’a encore été entendu », a-t-il ajouté.

La mairie du Kremlin-Bicêtre est la seule de France à être dirigée sous l’étiquette du Mouvement républicain et citoyen (MRC), parti de gauche fondé sous l’impulsion de Jean-Pierre Chevènement. Le président de ce parti, Jean-Luc Laurent, a tenu cette municipalité de 1995 à début 2016, date à laquelle il a passé la main à son premier adjoint, Jean-Marc Nicolle.

Achats hors marché

Dans un récent rapport, la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France avait pointé des irrégularités dans la gestion du Kremlin-Bicêtre sur la période 2009-2015, pendant le mandat de M. Laurent.

« Des pans entiers des achats courants ont été effectués hors marchés, au coup par coup, alors que les montants en jeu auraient justifié une mise en concurrence », notait l’organe de contrôle. Cela concernait notamment des « dépenses d’alimentations, des produits d’entretien et de petit outillage, des dépenses de communication », avait-elle précisé.