Richard Ferrand, le 24 mai 2017, à Paris. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Plusieurs responsables politiques ont réagi aux révélations du Canard enchaîné, mercredi 24 mai, impliquant le nouveau ministre de la cohésion des territoires, Richard Ferrand, dans une affaire immobilière. Directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, M. Ferrand avait loué à sa femme des locaux à Brest pour y loger un centre de soins géré par son entreprise. Les lieux ont ensuite été rénovés aux frais des Mutuelles. Et, six ans après la création de la société immobilière, « la valeur des parts a été multipliée par 3 000 ».

Même si ce montage n’est pas illégal, Christian Jacob, coordinateur de la campagne du parti Les Républicains pour les législatives, évoque déjà « l’affaire Ferrand » et demande au président Emmanuel Macron de « faire le ménage dans son gouvernement ». Le parlementaire y voit « une occasion (…) donnée au président de la République de démontrer que sa loi de moralisation n’est pas un marché de dupes ».

Le premier texte de loi annoncé par le nouvel exécutif est en effet un projet de moralisation de la vie publique, qui doit être présenté par le garde des sceaux, François Bayrou, avant les élections législatives des 11 et 18 juin.

La polémique « tombe mal »

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé « solennellement » à l’exécutif de s’exprimer. Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN), estime de son côté que M. Ferrand est l’auteur d’un « enrichissement personnel parfaitement immoral » et doit « poser sa démission ». « C’est à lui de voir s’il est en situation » de continuer au sein du gouvernement, a également réagi François Baroin, chef de file de la campagne LR pour les législatives.

Du côté de La République en marche ! (LRM), le mouvement d’Emmanuel Macron, Christophe Castaner, également porte-parole du gouvernement, reconnaît que cette polémique « tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion ». « Il ne saurait être question » de la démission de M. Ferrand, a-t-il toutefois assuré.

Porte-parole de La République en marche !, Benjamin Griveaux s’est montré plus offensif pour défendre Richard Ferrand, par ailleurs candidat LRM pour sa réélection aux législatives dans le Finistère. « La moralisation de la vie publique concerne l’argent public. Là, c’était de l’argent privé », a-t-il déclaré.

Richard Ferrand s’est, quant à lui, expliqué sur BFM TV : « Les administratrices et les administrateurs du conseil d’administration [des Mutuelles de Bretagne], dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre, pour les conditions de travail des salariés, pour la proximité avec les transports, qui était celle d’un local détenu par ma compagne », a-t-il détaillé. Le local avait fait l’objet d’un « renouvellement de bail, donc ça veut dire que les gens se satisfont de l’endroit où est situé ce local », a-t-il ajouté.