La France espère une « issue rapide et favorable » pour le photojournaliste français Mathias Depardon, détenu depuis le 8 mai en Turquie, a déclaré vendredi 26 mai le ministère de l’Europe et des affaires étrangères français.

« Nous espérons une issue rapide et favorable, comme les autorités turques s’y sont engagées au plus haut niveau », lors d’un entretien jeudi entre les présidents Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan en marge du sommet de l’OTAN à Bruxelles, a déclaré le porte-parole du ministère, Romain Nadal. Et d’ajouter :

« Nous souhaitons notamment que son avocate ainsi que les agents consulaires français aient accès dès aujourd’hui à M. Depardon, ainsi que le prévoient les conventions internationales auxquelles la Turquie est partie. »

Le président turc a promis jeudi à son homologue Emmanuel Macron d’examiner « rapidement la situation » du photojournaliste, selon la présidence française.

Installé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon, journaliste indépendant de 36 ans, a été arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans la province de Batman (Sud-Est), où il effectuait un reportage pour le magazine National Geographic.

Il a rapidement été transféré dans un centre d’accueil géré par la direction des affaires migratoires à Gaziantep (Sud-Est), où il est retenu depuis lors malgré une décision d’expulsion émise le 11 mai. Le journaliste français est en grève de la faim depuis dimanche pour protester contre sa détention, selon Reporters sans frontières (RSF).

Confiant

Le représentant de RSF en Turquie, Erol Onderoglu, s’est aussi voulu confiant vendredi. « On espère une libération au plus tard en début de semaine, a-t-il dit. Le fait qu’Erdogan s’implique dans le dossier permettra aux choses d’avancer beaucoup plus rapidement. »

La chancelière Angela Merkel a aussi demandé jeudi au président Erdogan la libération du correspondant du journal Die Welt Deniz Yucel, emprisonné en Turquie depuis la fin de février et accusé d’espionnage.

La Turquie est 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF pour 2017. Les autorités turques nient régulièrement toute atteinte à la liberté de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux qui sont liés à des « organisations terroristes », expression utilisée pour désigner le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et le réseau güléniste, du nom du prédicateur Fethullah Gülen, opposant résolu du président Erdogan.