Le pilote Renault  Nico Hulkenberg prend la pose, jeudi 25 mai, sur la piste monégasque, où la marque au losange lançait les festivités pour ses 40 ans en F1. | CLAUDE PARIS / AP

Monaco est au sport automobile ce que Cannes est au cinéma : le lieu où il faut se montrer, la course la plus people du calendrier, la plus mythique aussi puisqu’elle fait partie de cette désormais célèbre « triple couronne » – avec les 24 Heures du Mans et les 500 miles d’Indianapolis.

Rien d’étonnant donc au fait que Renault ait choisi le Rocher pour lancer les festivités de son 40e anniversaire de présence en Formule 1. Le constructeur français a en effet effectué ses débuts avec Jean-Pierre Jabouille et la RS01, la toute première F1 « turbo », lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1977. Vendredi 26 mai, cette association se reformait sur le circuit monégasque. Ce qui n’est possible qu’en Principauté, seule manche du circuit où les essais se déroulent le jeudi, avant la reprise et les qualifications le samedi.

Au premier plan bien sûr, Alain Prost, quadruple champion du monde de F1 et conseiller spécial de Renault Sport, retrouvait les commandes de sa RE40, reliant passé et présent. « Nous espérons tous faire une très belle course pour que la fête soit complète », lançait Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport Racing.

Le pilote McLaren d’un seul Grand Prix cette saison, Jenson Button, était très attendu, jeudi 25 mai lors de la première journée d’essais à Monaco. | CLAUDE PARIS / AP

Jenson Button « très excité »

Ce Grand Prix sera également l’occasion de revoir Jenson Button, de retour chez McLaren-Honda pour une seule course, afin de suppléer l’Espagnol Fernando Alonso, parti courir les 500 miles d’Indianapolis dimanche 28 mai. Le pilote britannique n’était plus remonté dans une F1 depuis six mois, après avoir décliné l’offre de son écurie de rouler une demi-journée à Bahreïn. « Inutile à mon sens, les circuits étant tellement différents. (…) Je suis très excité, a-t-il expliqué. Monaco pour moi est une course spéciale, que j’ai déjà remportée [en 2009], parce que j’ai habité ici dix-sept ans. » D’où l’accueil chaleureux et sincère tant dans les tribunes que dans les paddocks. Un plaisir qui lui permet d’évacuer le stress de piloter une McLaren-Honda qui a montré, il y a deux semaines en Espagne dans les mains d’Alonso, qu’elle pouvait enfin tenir la distance.

Jenson Button n’aura donc fait que du simulateur, mais beaucoup de simulateur, pour se préparer. Il ne lui restait plus, de son propre aveu, qu’à « s’habituer à la largeur de la voiture ». On reconnaît là l’humour british du pilote, puisque s’adapter à la largeur de la voiture est primordial sur le tracé monégasque, connu pour son étroitesse – encore plus cette année, puisque les monoplaces ont toutes été élargies.

Premiers tours de roue pour Esteban Ocon (Force India) sur le circuit urbain de Monaco le 25 mai. | ANDREJ ISAKOVIC / AFP

Première pour Esteban Ocon

Le pilote de Force India Esteban Ocon a lui aussi reconnu qu’il ne s’était entraîné que sur simulateur, mais pour une autre raison. Le jeune Français effectuant sa première saison, il n’a jamais roulé à Monaco. « C’est comme si je connaissais la piste cependant, déclarait-il le 24 mai en conférence de presse, parce que j’ai tellement joué dessus depuis que je suis tout jeune… j’en ai fait le tour ! » Présent dans ces jeux d’enfants, Jenson Button, justement.

Les deux pilotes ont un autre point commun. A la différence d’Alonso, ils n’ont aucune envie de participer à l’IndyCar, le championnat de monoplaces américain. Juste logique pour le Normand, en pleine phase de découverte. Plus mûri pour Jenson Button, qui s’est déclaré « surpris » qu’Alonso soit intéressé par les 500 miles d’Indianapolis. Tenté éventuellement par les 24 Heures du Mans, le Nascar qui doit être « fun », pourquoi pas le Rallycross, mais pas l’Indy 500, « pour un tas de raisons ». Avant de préciser quelques minutes plus tard : « Roue-dans-roue, autour [de cet ovale], c’est totalement fou. Je lui souhaite le meilleur, mais la chose la plus importante, est qu’il soit en sécurité. »

15 places de pénalités

Les essais de samedi étaient importants, tant la pole position est déterminante sur ce circuit urbain où il est si difficile de dépasser. Le Finlandais Kimi Räikkönen (Ferrari) a signé la pole, sa première depuis le Grand Prix de France en 2008, devant son coéquipier allemand Sebastian Vettel et son compatriote Valtteri Bottas (Mercedes).

Autre première, cette fois pour les deux McLaren-Honda qualifiées en Q3 – troisième et dernière séance de qualifications – de Stoffel Vandoorne et de… Jenson Button. Toutefois, Vandoorne a reçu une pénalité de trois places après son accrochage avec le Brésilien Felipe Massa (Williams) lors du Grand Prix d’Espagne, mi-mai, et Button reculera de quinze places sur la grille pour avoir changé pour la 5e fois plusieurs éléments de son moteur.

Vainqueur en Principauté en 2005, Räikkönen aura un avantage certain en course dimanche. Les autres peuvent tenter de se consoler en repensant à la 2e place de Daniel Ricciardo (Red Bull), parti premier, ayant réussi à creuser l’écart avec les Mercedes, jusqu’à sa seconde entrée aux stands, où les nouveaux pneus n’étaient pas prêts…