François Baroin prononce un discours lors d’une réunion publique, le 23 mai 2017 à Jonade (Rhône), à l’issue d’une visite dans la région pour mobiliser les troupes LR en vue des élections législatives. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

François Baroin, nouveau chef de file des Républicains (LR), n’exclut pas « un partage des responsabilités » avec Emmanuel Macron en cas de victoire de la droite aux élections législatives des 11 et 18 juin. C’est ce qu’affirme le sénateur-maire de Troyes (Aube), dimanche 28 mai, dans une interview accordée au Parisien.

« Personne ne veut bloquer le pays. Nous ne sommes pas une droite scrogneugneu. Mais une coalition, ce n’est pas une addition d’individualités dans un gouvernement provisoire qui n’a d’autre objectif que d’obtenir une majorité absolue pour En Marche ! », explique-t-il.

« Rien de conflictuel »

« Si nous avons la majorité, c’est notre projet qui sera mis en oeuvre. Si ce n’est pas le cas, le jeu est totalement nouveau. Mais c’est peut-être ce que veulent les Français. On a connu des temps de cohabitation, mais là ce serait différent. Cela n’aura rien de conflictuel », ajoute M. Baroin. « Certains parlent de covoiturage, mais c’est un terme impropre aux institutions. Il s’agit en tout cas d’un partage de responsabilités », poursuit-il.

Selon le sénateur-maire de Troy, « la difficulté » pour ces législatives concerne les Républicains « qui ont fait le choix à la fois de rallier En Marche ! et de faire campagne pour un projet qu’ils ont combattu hier et contre leurs amis », comme le premier ministre Edouard Philippe et les ministres Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.

« A titre personnel », M. Baroin affirme ne pas pouvoir « faire campagne pour un projet qu’(il) combattait il y a quinze jours encore », ajoutant qu’il serait « incapable de faire campagne contre Edouard Philippe au Havre si d’aventure j’avais fait un choix comme le sien ». « Les candidats qui sont sur le terrain ne le vivent pas bien, et c’est normal », selon lui.