Benghazi est le théâtre d’affrontements entre les forces pro-gouvernementales et le Conseil des révolutionnaires libyens de Shura, une alliance d’anciens rebelles anti-Kadhafi qui ont uni leurs forces avec Ansar al Charia. | ESAM OMRAN AL-FETORI / REUTERS

Le groupe libyen Ansar Al-Charia, classé comme organisation terroriste par les Nations unies (ONU) et les Etats-Unis, a annoncé samedi 27 mai au soir sa « dissolution », dans un communiqué publié en ligne. Lié à al-Qaïda, le groupe est accusé par Washington d’être derrière l’attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi (est), qui a coûté la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres Américains.

Dans son communiqué, Ansar Al-Charia admet implicitement avoir été « affaibli » par la guerre contre les forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen. Le groupe avait perdu son chef, Muhammad al-Zahawi, tué dans les combats contre les forces pro-Haftar fin 2014 à Bengahzi, avant d’être encore affaibli après la défection de la plupart de ses membres pour faire allégeance à l’organisation Etat islamique (EI).

Il a rejoint plus tard le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices islamistes, qui s’était emparé de Benghazi en 2014.

Des camps d’entraînements pour djihadistes

Quelques mois plus tard, l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Haftar leur a déclaré la guerre et a réussi à reprendre une grande partie de la ville. Elle assiège depuis quelques semaines les derniers combattants djihadistes dans deux quartiers.

Formé après la révolution contre le dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, Ansar Al-Charia s’était implanté notamment à Benghazi et Derna (est). D’autres filiales ont été créées plus tard à Syrte et Sabratha (ouest).

Le groupe a occupé des casernes et sites militaires abandonnés par l’ancien régime et les a transformés en camps d’entraînement pour des centaines de djihadistes voulant se rendre en Irak ou en Syrie.