Airbus Helicopters renforce sa présence en Chine. | BERTRAND LANGLOIS / AFP

Déjà bien implanté en Chine, Airbus Helicopters renforce sa présence dans le pays devenu le premier marché mondial du secteur depuis deux ans. Avec la pose samedi 27 mai de la première pierre d’une usine d’assemblage de son produit phare, le H135, qui sortira désormais d’un site de Qingdao, ville côtière entre Shanghaï et Pékin, l’entreprise européenne espère bénéficier de la croissance du marché dans ce pays encore très peu équipé en hélicoptères civils.

L’usine, qui devrait être opérationnelle fin 2018, devrait livrer 18 appareils par an dès la mi-2019. En 2015, lors d’une visite en Chine de la chancelière allemande, Angela Merkel, Airbus Helicopters avait signé une lettre d’intention prévoyant sur dix ans la construction de 100 appareils H135 : un bimoteur léger, vendu environ 7 millions d’euros l’unité, utilisé principalement par les forces de police et les services d’urgence. Le potentiel de développement est énorme. Alors qu’on compte 12 000 hélicoptères aux Etats-Unis, et 8 000 en Europe, il n’y a que 800 hélicoptères civils en activité en Chine.

Les choses changent

En cause, l’armée chinoise, qui contrôle l’espace aérien de basse altitude et rechigne à en ouvrir l’accès. Mais les choses changent, doucement. Le treizième plan quinquennal, qui couvre la période 2016-2020, prévoit une accélération du développement du marché des hélicoptères. La police prévoit de doubler ses capacités pour atteindre 100 appareils d’ici à 2020. « Pour les services d’urgence, à titre de comparaison, un marché mature compte 2 à 3 hélicoptères pour 1 million d’habitants. En Chine, il y a 30 appareils, pour 1,4 milliard d’habitants, ça donne une idée du marché potentiel », a expliqué Vincent Dufour, le directeur commercial d’Airbus en Chine.

Ces dernières années, le marché a crû de 20 % dans le pays. Une aubaine, alors qu’au niveau mondial c’est l’inverse qui se produit, notamment en raison de la crise du secteur pétrolier, l’un des grands acheteurs d’appareils pour relier les plates-formes pétrolières en mer. Les commandes des Etats-Unis ont été divisées par quatre depuis la chute des cours du brut. Au point qu’en 2016 c’est de Chine qu’est venue la majorité des commandes avec 48 appareils. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires d’Airbus a baissé de 2 % en 2016.

Interrogé au sujet du risque de vol de technologie, alors que plusieurs modèles Airbus ont servi de modèle à l’armée chinoise, Guillaume Faury, PDG d’Airbus Helicopters, a assuré que la meilleure défense pour le groupe européen était de continuer à innover et à investir, pour garder une longueur d’avance. Pour l’instant, la Chine ne produit pas d’hélicoptères civils.