Pourquoi ne grimper qu’une seule fois l’Everest quand on peut le faire deux fois dans la même semaine ? Visiblement, l’Espagnol Kilian Jornet n’a pas trouvé de réponse satisfaisante à cette question. Dimanche 28 mai, le sportif s’est de nouveau attaqué au toit du monde, et a atteint le sommet en dix-sept heures, contre vingt-six lors de sa première ascension.

« Je suis tellement heureux d’avoir atteint le sommet à nouveau ! Aujourd’hui je me sens bien, même si c’était vraiment venteux et que j’avais du mal à avancer vite », a nuancé le grimpeur espagnol. Avant de se satisfaire de sa performance : « Monter deux fois l’Everest sans oxygène en une semaine ouvre un nouveau champ de possibilités en alpinisme. »

Comme six jours plus tôt, Kilian Jornet, régulièrement baptisé « l’ultra-terrestre », a choisi de n’utiliser ni oxygène ni corde fixe. Il a quitté le camp de base avancé, situé à 6 500 mètres d’altitude, le 27 mai à 21 heures, heure locale. Il y est revenu seulement vingt-neuf heures et trente minutes plus tard. Les alpinistes acclimatés mettent normalement au moins trois jours pour accomplir le trajet par cette voie, la face nord, par le Tibet.

« Aventurier de l’année »

Avec ce double exploit, le Catalan achève en beauté ainsi son projet Summits of my Life, qui lui a permis d’affoler les chronomètres sur les points culminants de chaque continent (monts Cervin, McKinley, Aconcagua, Kilimandjaro, etc.). En 2014, son expérience extrême lui avait valu le titre d’« aventurier de l’année » décerné par le magazine américain National Geographic.

En France, l’ambassadeur de l’alpi-trail avait même réussi à grimper deux fois en une journée le mont Blanc — sachant que l’ascension moyenne nécessite deux journées entières. Douze heures d’effort et près de 6 700 m de dénivelé positif. « Un bon entraînement en altitude », avait conclu le sportif, qui réside désormais en Norvège.