Des militants d’Amnesty s’embrassent et tiennent une banderole à Paris pour dénoncer les persécutions contre les homosexuels en Tchétchénie, le 29 mai. | GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Un premier homosexuel tchétchène, fuyant les persécutions contre les personnes LGBT dans cette république russe, est arrivé en France lundi, a annoncé mardi 30 mai l’association SOS homophobie.

« Intercepté hier à son arrivée à Roissy car ses conditions d’entrée n’étaient pas régulières », l’homme avait été placé en zone d’attente pour personnes en instance (ZAPI) de Roissy, d’où il a été « libéré ce matin, après instruction donnée de le laisser entrer sur le territoire », a confirmé une source aéroportuaire.

Visa inapproprié

La ZAPI est un vaste complexe dit « hôtelier » situé au bord des pistes, où sont dirigés les « inadmis », qu’ils soient demandeurs d’asile, détenteurs de faux papiers, ou qu’il leur manque simplement l’un des justificatifs pour l’entrée en France (visa, réservation d’hôtel ou attestation d’accueil, assurance, etc.).

« Son visa n’était pas approprié », « apparemment, il était parti précipitamment », a commenté cette source de l’AFP, ajoutant que le Tchétchène « souhaite demander l’asile ». Il a donc été « orienté vers la préfecture de son choix pour déposer une demande ».

« Il va être pris en charge et accompagné », a déclaré Véronique Godet, dont l’association SOS homophobie a parrainé l’homme après avoir été sollicitée par des structures LGBT russes. Celles-ci « cachent » souvent les homosexuels tchétchènes, persécutés dans cette république du Caucase.

Mme Godet n’a pas dévoilé le nom de la petite association LGBT qui le prendra en charge en France, par « sécurité ». « Il y a une diaspora de 68 000 Tchétchènes en France qui manifestent la même hostilité vis-à-vis des LGBT que dans leur pays », a-t-elle expliqué.

Selon le journal russe Novaïa Gazeta, les autorités de Tchétchénie ont arrêté plus de cent homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour « laver leur honneur ». Toujours selon le journal, au moins deux personnes ont été tuées par leurs proches et une troisième est morte des suites d’actes de torture.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi qu’il serait « constamment vigilant » sur le respect des droits de l’homme en Russie et en Tchétchénie, affirmant avoir reçu la promesse de son homologue russe, Vladimir Poutine, de faire la « vérité complète » sur la répression des homosexuels en Tchétchénie.