Prenant le risque de provoquer la colère de la Turquie, les Etats-Unis ont respecté leur promesse de livrer des armes aux combattants kurdes qui luttent contre l’organisation Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

« Nous avons commencé à livrer des armes légères et des véhicules aux éléments kurdes » des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui sont une alliance arabo-kurde combattant les djihadistes de l’EI, a déclaré le porte-parole du Pentagone Adrian Rankine-Galloway, le mardi 30 mai.

La livraison de ces armes a lieu avant une offensive en préparation sur la ville de Rakka, la capitale de facto de l’EI en Syrie. Selon le Pentagone, les FDS sont les seules forces au sol en capacité de reprendre cette ville. Parmi ces armes, figurent des AK-47 et des fusils de plus petits calibres, a précisé M. Rankine-Galloway.

La Turquie a fait cavalier seul

Le président Donald Trump avait décidé début mai d’armer les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple kurde). Mais la Turquie affirme qu’elles sont liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste en Turquie qui est classée « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux.

Les Etats-Unis ont tenté d’apaiser la Turquie, allié au sein de l’OTAN, en affirmant que les armes seraient livrées judicieusement et contrôlées afin qu’elles n’arrivent pas jusqu’en Turquie.

Les inquiétudes d’Ankara à l’égard des YPG sont telles que la Turquie a lancé sa propre opération militaire en Syrie en août 2016, pour à la fois combattre le groupe EI et empêcher les milices kurdes de contrôler une bande continue de territoire le long de la frontière turco-syrienne.

Actuellement, les FDS resserrent leur étau autour de Rakka, mais ils sont encore loin de pouvoir déclencher l’assaut sur la ville. Leurs forces se trouvent à 3 km du côté nord, entre 7 et 25 km du côté ouest, tandis que le côté sud-est reste aux mains de l’EI.