Richard Ferrand, ministre de la cohésion des territoires, jeudi 18 mai, à l’Elysée. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS/ « LE MONDE »

Richard Ferrand ne flanche pas. Mis en cause par des révélations du Canard enchaîné et du Monde sur son passé à la tête des Mutuelles de Bretagne, le ministre de la cohésion des territoires refuse de démissionner, a-t-il annoncé mercredi 31 mai sur France Inter.

« Tout ce que j’ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent, a-t-il affirmé. Je ne me retirerai pas : j’ai ma conscience pour moi, je ne suis pas mis en cause par la justice de la République. (…) Il n’y a que la justice qui peut lever les soupçons. »

Soupçonné notamment de mélange des genres entre affaires privées et vie publique lorsqu’il était directeur général des Mutuelles de Bretagne puis député du Finistère, M. Ferrand, qui se définit comme un « homme honnête », explique qu’il va faire « campagne [pour les élections législatives] pour aller chercher la légitimité populaire ».

« Il est normal que des comptes puissent être demandés. Mais on m’interroge sur ma vie d’avant, lorsque j’étais directeur des Mutuelles. Je porte une certaine idée du renouvellement, du retour de la confiance en les politiques et ce que je lis laisse apparaître des soupçons de duplicité, ça peut créer de la déception. »

Le premier ministre soutient Richard Ferrand

Sur les ondes de France Inter, M. Ferrand a ensuite défendu le projet de loi sur la moralisation de la vie politique qui sera présenté en conseil des ministres entre les deux tours des élections législatives. « Le président de la République et le premier ministre veulent faire en sorte qu’il y ait un retour en la confiance entre les citoyens et leurs représentants politiques », a-t-il affirmé.

La veille, mardi soir, le ministre de la cohésion des territoires a une nouvelle fois reçu le soutien du chef du gouvernement, Edouard Philippe. A la question de savoir si M. Ferrand pouvait rester à son poste, le premier ministre, sur le plateau du 20 Heures de France 2, a répondu : « Je dis oui, après avoir parfaitement compris, avoir parfaitement conscience de l’exaspération des Français, de leur émotion, de leur agacement. »

« Je me suis fixé des règles très claires », a poursuivi M. Philippe, la première est qu’un « ministre qui serait mis en examen devrait démissionner, il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. »