Le président congolais Joseph Kabila s’est rendu, mardi 30 mai, dans la capitale du Kasaï central pour sa première visite dans la province depuis le début d’une vague de violences meurtrières dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2016. « Le président Joseph Kabila est arrivé à Kananga pour une visite de réconfort moral des familles éplorées. Il a voulu écouter de ses propres oreilles les populations », a déclaré à l’AFP Louis d’Or Balekelayi, conseiller en communication du ministre de l’intérieur.

« C’est à l’issue des audiences accordées aux différentes couches de la population que le chef de l’Etat pourra s’adresser à la population de Kananga », a-t-il ajouté, sans préciser la durée de cette visite qui intervient huit mois après le déclenchement des violences. Depuis septembre 2016, le centre de la RDC est secoué par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août 2016 lors d’une opération militaire après s’être révolté contre les autorités de Kinshasa.

Des centaines de morts

Un élu d’opposition a estimé à « plus de trois mille » le nombre de personnes tuées dans deux des cinq provinces du centre de la RDC, théâtres d’affrontements entre des miliciens de Kamwina Nsapu et les forces de sécurité, depuis le début de l’année.

Plus d’une centaine de ces miliciens « démobilisés » étaient à l’aéroport de Kananga lors de l’arrivée de M. Kabila, selon deux témoins interrogés par l’AFP. Lundi, le chef de la police du Kasaï-Central, le général Gilbert Vumilia, avait annoncé à la presse locale leur « intégration » au sein de la police congolais, « après formation ».

Selon l’ONU, ces violences qui impliquent miliciens, soldats et policiers ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,27 million de personnes. Une quarantaine de fosses communes ont été découvertes par les experts des Nations unies, dont deux d’entre eux ont été assassinés en mars. L’ONU a dénoncé les atrocités pratiquées par les miliciens ainsi que l’usage disproportionné de la force par les policiers et les militaires congolais. L’armée a de son côté déclaré à la mi-mai que plus de 500 personnes avaient été tuées depuis fin mars dans les opérations du Kasaï.