C’est un répit pour les passagers, mais qui pourrait être de courte durée. Les Etats-Unis n’interdisent pas, à ce stade, les ordinateurs portables en cabine sur les vols en provenance d’Europe, selon le département américain de la sécurité intérieure (DHS), qui craint que ces appareils soient piégés par des bombes de l’organisation Etat islamique (EI).

Pour autant, un élargissement de cette interdiction, déjà en vigueur pour les avions en provenance du Moyen-Orient, est « toujours sur la table » des mesures envisagées « si le niveau de menace le justifie », a précisé dans un communiqué le ministre américain de la sécurité intérieure John Kelly. Celui-ci s’exprimait après s’être entretenu par téléphone avec les commissaires européens aux affaires intérieures Dimitris Avramopoulos, et au transport Violeta Bulc.

« Les deux parties ont convenu d’intensifier les discussions au niveau technique et politique afin de trouver des solutions communes pour atténuer les menaces potentielles pour la sécurité aérienne, a commenté à l’issue de cet échange téléphonique un porte-parole de la Commission. Aucune annonce n’a été faite côté américain pendant la conversation. »

« Relever la barre de la sécurité » dans le secteur aérien

Dimanche, John Kelly avait fait valoir sur la chaîne Fox que les autorités américaines étaient prêtes à interdire les ordinateurs portables sur tous les vols à destination des Etats-Unis :

« Il y a une menace réelle (…). C’est vraiment l’obsession des terroristes : abattre un avion en vol, particulièrement un avion américain, bondé d’Américains à bord. »

Le 21 mars, les autorités américaines avaient interdit aux passagers en provenance de dix aéroports dans huit pays arabes et en Turquie de transporter en cabine ordinateurs portables, tablettes et autres appareils électroniques d’une taille supérieure à celle d’un téléphone portable. Ils avaient ensuite fait savoir que ces restrictions pourraient être étendues à d’autres régions, dont l’Europe. Les Etats-Unis disposent d’informations de services de renseignement selon lesquelles un ordinateur portable pourrait être utilisé pour déclencher une bombe à bord d’un avion.

Les experts américains et la Commission européenne ont multiplié les contacts pour discuter des conditions de cette éventuelle interdiction. Elle pourrait semer la pagaille dans les aéroports européens, avec plus de 3 250 vols par semaine prévus cet été entre les pays de l’Union européenne et les Etats-Unis, selon des chiffres du secteur.