Même si la plupart des écrits et les résultats du bac tombent l’année suivante, les épreuves anticipées passées en classe de première jouent un rôle important dans la réussite à l’examen. | FREDERICK FLORIN / AFP

C’est souvent, pour les élèves de première, la toute première épreuve du bac 2017 : l’oral de français qui, selon les académies, est organisé avant ou après l’épreuve écrite anticipée de français, fixée cette année au jeudi 15 juin après-midi. Quelles sont les erreurs à éviter lors de cet oral, qui concerne les élèves candidats au bac S, ES, L et au bac technologique (STMG, ST2L, etc.). Le Monde Campus a posé la question à Stéphanie Martel, enseignante au lycée Evariste Galois de Sartrouville (Yvelines) et membre de l’Association française des enseignants de français (AFEF). Nous publierons le 8 juin ses conseils sur les erreurs à éviter lors de l’épreuve écrite.

Pour mémoire, l’épreuve orale de français consiste en un exposé (10 points) sur un texte vu pendant l’année à partir d’une question posée par l’examinateur, suivi d’un entretien (10 points) qui suppose une interaction. Cette épreuve dure au total environ 50 minutes : 30 minutes de préparation, 10 minutes pour l’exposé et 10 minutes pour l’entretien.

Voici les cinq erreurs à éviter :

  • Faire l’impasse sur l’un ou des textes

Les enseignants ne cessent de le répéter : il est dangereux durant les révisions de « faire l’impasse sur des textes », d’autant plus sur ceux des grands auteurs comme « Baudelaire, Voltaire, Rousseau, Montaigne, Camus, etc. », donne comme exemples l’enseignante. « L’examinateur qui pose une question sur un texte doit l’avoir travaillé au préalable. Il arrive donc souvent qu’il choisisse en priorité les grands auteurs, les textes patronymiques, qui sont aussi ceux qu’il connaît déjà. »

  • Ne pas répondre à la question de l’examinateur

Une des erreurs récurrentes des candidats durant l’épreuve orale de français consiste à ressortir tel quel le plan de l’analyse de texte qu’on a appris en cours : « Il faut bien répondre à la question que vous pose l’examinateur, et pas à celle que vous avez travaillée, ou que vous auriez aimé qu’on vous pose. » S’il a ciblé sa question sur une partie du texte seulement, l’exposé devra porter sur celle-ci. Sauf en conclusion où le candidat pourra, s’il le souhaite, « ouvrir » sur le reste du texte.

  • Oublier de parler du procédé stylistique… ou ne parler que de cela

« il ne faut absolument pas oublier de parler des procédés stylistiques, de la manière particulière d’écrire d’un auteur lorsqu’on évoque un texte », tels qu’une métaphore filée, un système de comparaison qu’on retrouve dans tout le texte, ou un travail de la phrase spécifique, etc. « Mais chaque procédé relevé et identifié, appuyé par une citation, doit également être expliqué et interprété. »

  • En conclusion de l’exposé, ouvrir sur quelque chose qu’on ne maîtrise pas

Attention à ne pas se mettre en mauvaise posture au moment de la conclusion de l’exposé en « citant un auteur dont vous ne maîtrisez pas la vie ni l’œuvre ou une sortie au théâtre que vous n’avez pas faite », prévient Stéphanie Martel. Car l’examinateur va probablement rebondir et poser des questions dessus…

  • Ne pas entrer dans l’échange au moment de l’entretien

Comme son nom l’indique, l’entretien doit être un échange. « Plus vous entrez dans l’échange et dans la discussion, meilleur sera l’entretien », commente Stéphanie Martel. Il faut à tout prix éviter « de n’avoir tellement rien à dire qu’on vous posera des questions de cours », ce qui est mauvais signe.

Un dernier conseil : plusieurs académies (Créteil, Paris, Versailles, Orléans-Tours, etc.) ont mis en place une charte des correcteurs de l’épreuve anticipée de français. Elle résume les compétences attendues aux épreuves écrite et orale et donne sur la fin (page 10) de nombreux conseils, et constitue une aide précieuse pour les candidats.