Le président américain Donald Trump, à la Maison Blanche, le 31 mai. | Andrew Harnik / AP

Le président Donald Trump a annoncé jeudi 1er juin une sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, au risque de provoquer une onde de choc mondiale pour les 194 autres pays signataires de ce texte historique. Après des semaines d’atermoiements, l’homme d’affaires septuagénaire tient ainsi une de ses promesses de campagne, au nom de la défense des emplois américains.

« Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les Etats-Unis se retireront de l’accord de Paris sur le climat », a annoncé Donald Trump depuis la roseraie de la Maison Blanche, sous les applaudissements. Il a redit qu’il ne « voulait rien qui puisse se mettre en travers » de son action pour redresser l’économie de la première puissance mondiale. « Je ne peux pas, en conscience, soutenir un accord qui punit les Etats-Unis (…). J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris », a-t-il insisté, ajoutant que son pays était prêt à négocier un nouvel accord climat.

Donald Trump s’était engagé à abandonner un accord multilatéral scellé fin 2015 dans la capitale française et voulu par son prédécesseur Barack Obama, qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale. Ce dernier a aussitôt jugé dans un communiqué que son successeur « rejetait l’avenir ».

Preuve de son caractère sensible, cette décision n’a cessé d’être repoussée. Au moins deux réunions présentées comme décisives ont été annulées en avril et en mai dans une Maison Blanche soumise à la pression de deux camps opposés.

Pas de sortie effective du traité avant 2020

De nombreuses voix, sur la scène internationale – notamment la Chine et l’Union européenne –, dans le monde des affaires et au sein même de son administration, l’ont appelé à revoir sa position, rappelant ces derniers jours l’urgence d’agir face au réchauffement en cours.

Climatosceptique revendiqué, M. Trump devra désormais s’armer de patience. Un pays souhaitant dénoncer l’accord doit patienter trois ans à compter de son entrée en vigueur (intervenue le 4 novembre 2016), puis respecter un préavis d’un an avant de s’en libérer effectivement, précise l’article 28 du document. Les Etats-Unis pourront donc sortir de l’accord en novembre 2020… au moment de la prochaine présidentielle américaine.

Les Etats-Unis sont le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, derrière la Chine. La portée de cette décision ira, de fait, bien au-delà de la question climatique ; elle donnera une indication sur la place que les Etats-Unis entendent occuper sur la scène internationale dans les années à venir. A l’approche de l’allocution présidentielle, la Chine et l’Union européenne sont montées au créneau pour défendre l’accord qui vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale « bien en deçà » de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.