Le fondateur et ancien dirigeant du parti anti-Europe UKIP, Nigel Farage, lors d’une conférence le 30 mai à Estoril (Portugal). | PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Le populiste britannique Nigel Farage, l’un des architectes du Brexit, est désormais considéré comme « person of interest » (personne d’intérêt dans le cadre d’une enquête) par le FBI américain dans son enquête sur d’éventuels liens entre la campagne de Donald Trump et la Russie, révèle le Guardian. A ce stade, M. Farage n’est pas considéré comme suspect, mais ce statut signifie que les enquêteurs américains considèrent qu’il détient, au minimum, des informations pouvant les intéresser.

Les enquêteurs étudient notamment les relations entre Nigel Farage, plusieurs membres de l’entourage de Donald Trump, et Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, qui avait publié les documents piratés au comité national démocrate pendant la campagne. « Si vous triangulez la Russie, WikiLeaks, Assange et les proches de Trump, la personne qui est au centre du schéma est Nigel Farage », a révélé une source anonyme proche de l’enquête au Guardian.

Nigel Farage avait rendu visite à Julian Assange, qui vit toujours dans l’ambassade d’Equateur à Londres, le 9 mars. La visite devait être discrète, mais l’ancien fondateur du United Kingdom Independence Party (UKIP – Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, extrême droite) avait été reconnu par un passant qui avait diffusé sa photographie à l’entrée de l’ambassade sur Internet. M. Farage avait initialement refusé d’expliquer ce qu’il était venu faire à l’ambassade, avant d’affirmer dans une interview récente qu’il avait rencontré M. Assange dans le cadre de son poste d’animateur radio de la station LBC, qu’il occupe depuis qu’il a quitté la présidence du UKIP.

Des liens avec tous les proches conseillers de Trump

Le leader populiste avait aussi été l’un des tout premiers élus étrangers à rendre visite à Donald Trump après son élection ; le président états-unien avait estimé qu’il aurait fait un très bon ambassadeur du Royaume-Uni aux Etats-Unis, proposition sèchement déclinée par le gouvernement britannique. Les deux hommes ont à nouveau dîné ensemble en février.

Nigel Farage est également proche de Roger Stone, l’un des conseillers de Donald Trump qui a reconnu avoir été en contact avec Guccifer 2.0, le hackeur qui a revendiqué le piratage des documents du Parti démocrate, et que les services américains considèrent comme un faux nez des services de renseignement russes. M. Stone avait annoncé, avant qu’elle ait lieu, la publication par WikiLeaks des courriels volés à l’équipe démocrate durant la campagne. Enfin, M. Farage connaît bien Steve Bannon, l’ancien directeur de la campagne de Donald Trump : il écrit régulièrement pour son site Breitbart.

M. Farage nie avoir jamais travaillé pour la Russie ou des entreprises russes.