Six soldats nigériens, dont quatre membres de la Garde nationale, ont été tués, mercredi 31 mai au soir, lors d’une attaque contre la ville d’Abala, à environ 200 km au nord de Niamey, près de la frontière malienne.

« Peu après 19 heures locales, des hommes lourdement armés venus à bord de quatorze voitures tout terrain » ont attaqué la position militaire dans cette zone théâtre de nombreuses attaques djihadistes, a précisé une source sécuritaire à l’AFP. Cette même source a précisé que des combats étaient « en cours entre les terroristes et les forces nigériennes » jeudi après-midi près du Mali et que « des avions militaires » étaient engagés « dans les opérations de ratissage et de poursuites ». Le ministre nigérien de l’intérieur, Mohamed Bazoum, et plusieurs responsables nigériens, ont assisté jeudi matin à l’enterrement des victimes à Abala, selon la même source.

« Sanctuaire terroriste »

La ville d’Abala, située dans la région nigérienne de Tillabéri et qui abrite un camp de réfugiés maliens, fait partie des zones que Niamey a placées, en mars, sous état d’urgence. Les régions de Tillabéri et Tahoua, proches du Mali et du Burkina Faso, font l’objet d’attaques récurrentes. La semaine précédente, deux policiers nigériens et un civil ont été tués dans une attaque contre un poste de police dans cette région de Tillabéri, selon le ministère nigérien de l’intérieur. Entre février et mars, une vingtaine d’agents des forces de défense et de sécurité ont été tués dans deux attaques différentes attribuées à des « terroristes » dans la même région de Tillabéri.

Dans le cadre de l’état d’urgence, Niamey a récemment fermé une dizaine de marchés ruraux et interdit la circulation de voitures et motos dans plusieurs zones de l’ouest dans le but de minimiser les infiltrations des terroristes venant du Mali. En janvier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont décidé de créer une Force tripartite sur leur frontière commune en passe de devenir, selon eux, « un sanctuaire de groupes terroristes et de criminels en tout genre », mais cette force n’a pas encore été mise sur pied.