Les frappes continuent alors que les habitants sont évacués à Marawi. | TED ALJIBE / AFP

Dix militaires philippins ont été tués mercredi 31 mai dans un bombardement aérien qui visait les combattants islamistes retranchés dans la ville de Marawi, dans le sud de l’archipel, a annoncé jeudi le ministre de la défense. « Un groupe de soldats a été touché par nos propres frappes aériennes », a ainsi déclaré Delfin Lorenzana, à Manille.

Marawi, ville à majorité musulmane dans un archipel essentiellement catholique, est le théâtre depuis plus d’une semaine d’âpres combats entre les islamistes se réclamant du groupe Etat islamique (EI) et les forces de sécurité qui tentent de les déloger de plusieurs quartiers où ils sont retranchés.

L’agglomération de 200 000 habitants a été presque intégralement évacuée, mais environ 2 000 civils sont dans l’incapacité de s’enfuir, car coincés dans des zones tenues par les insurgés.

Des frappes « chirurgicales »

Pour mettre fin à la crise, l’armée n’a pas hésité à bombarder des zones urbaines et à dépêcher ses hélicoptères de combat. L’état-major fait état de frappes « chirurgicales » et de « précision » permettant d’épargner les civils mais aussi les otages aux mains des islamistes.

« C’est triste, mais parfois cela arrive dans le brouillard de la guerre. La coordination n’a pas été faite correctement », a déclaré jeudi le ministre en annonçant les tués. Il a précisé un peu plus tard à l’AFP que sept militaires avaient été blessés.

Les affrontements avaient éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d’Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l’EI aux Philippines. Les Etats-Unis ont mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars (4,5 millions d’euros). Il est également l’un des dirigeants d’Abou Sayyaf, groupe islamiste spécialisé dans les enlèvements crapuleux.

Mais les forces de sécurité ont essuyé un échec et des dizaines de combattants sont accourus pour les repousser, avant de partir saccager la ville en brandissant des drapeaux noirs de l’EI.

Isnilon Hapilon se trouve probablement toujours dans Marawi, a affirmé mercredi aux journalistes le porte-parole de l’armée, Restituto Padilla, précisant que les forces de sécurité avaient tué 89 islamistes, lesquels ont selon l’armée tué 19 civils. Les morts annoncées jeudi portent à 31 le nombre de membres des forces de sécurité qui ont péri dans les combats.