Le président du Conseil européen, Donald Tusk, aux côtés du premier ministre chinois,  Li Keqiang, à l’issue d’un sommet annuel entre Bruxelles et Pékin, le 2 juin 2017. | VIRGINIA MAYO / AP

Ils veulent bel et bien sauver les accords de Paris sur le climat, sont au diapason dans leur critique de la décision de Donald Trump mais… mais ne sont pas parvenus à publier la déclaration commune que les services de l’Union européenne avaient discrètement révélée depuis quelques jours. Pour la deuxième année consécutive, les responsables de l’Union européenne et de la Chine se sont donc quittés sans accord écrit.

Ils se sont, en fait, longuement empoignés, vendredi 3 juin, sur des questions commerciales, ce qui a empêché la signature d’un texte par les deux parties, ont révélé des sources diplomatiques. La question du statut d’économie de marché de la Chine a été le principal point d’achoppement d’un sommet qui a, du coup, dépassé de plusieurs heures le calendrier prévu.

Dumping

Bruxelles – comme Washington – refuse d’accorder ce statut à Pékin en raison du dumping auquel se livre la Chine dans divers domaines, dont l’acier, où elle alimente d’importantes surcapacités. « Nous sommes en train de rapprocher nos positions, mais nous n’y sommes pas encore parvenus », a affirmé, la mine terne, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Le premier ministre chinois, Li Keqiang, souriant, n’a pas répliqué, rappelant seulement le recours introduit par son pays, qui réclame la fin du statut d’économie non marchande que ses partenaires ne pouvaient, en principe, maintenir au-delà de 2016.

Acquérir le statut d’économie de marché permettrait à la Chine d’échapper aux droits antidumping qui peuvent actuellement lui être imposés. Des discussions se poursuivent au sein de l’Organisation mondiale du commerce, saisie par Pékin. Une solution qui lui serait favorable « enverra à la société et au marché le signal, à savoir que nous respectons tous deux le droit international ainsi que le multilatéralisme », a déclaré le premier ministre Li Keqiang.

Dominé, malgré tout, par la question climatique, le résultat du sommet a donc été un peu terni, même si les responsables étaient à l’unisson pour dénoncer la « grave erreur » américaine (Donald Tusk, président du Conseil) et la volonté commune des Chinois et des Européens de répondre à « l’instabilité de la situation internationale » (M. Li Keqiang).

Les deux parties s’engagent, en théorie, comme l’énonçaient les conclusions qui avaient « fuité », à réduire l’utilisation des énergies fossiles, à développer les technologies vertes et à contribuer au financement d’un fonds annuel de 90 milliards d’euros d’ici à 2020 pour aider les pays les plus pauvres à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

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